Qui a dit que Luigi était un sacré gaffeur ? Parce qu'en fait, c'est carrément vrai. C'est en effet par lui que tout commence : alors que Toad lui avait demandé d'inspecter une fissure dans un mur du château, le frérot de Mario trébuche, effrayé par un rat, et fait tomber un livre qui s'ouvre sous le choc. Et, pas de bol, c'était justement celui qu'il ne fallait pas toucher puisqu'il renfermait le petit monde de Paper Mario. Tout s'échappe alors de l'ouvrage : Mario de papier, bien sûr, mais également tout ce qui fait l'univers du plombier, comme par exemple les Toad, la Princesse Peach, différents décors ou encore le maléfique Bowser et toute son armée de vilains. Évidemment, inutile d'avoir fait de grandes écoles pour savoir ce qu'il va se passer par la suite : les deux Bowser vont kidnapper les deux Peach (qui commencent d'ailleurs à en avoir ras-le-jupon), et les deux Mario (accompagnés de Luigi) vont partir à leur rescousse, avec tout ce que ça comporte d'endroits différents à visiter et d'ennemis à affronter grâce à de nombreuses techniques en duo et trio. Bref, tout un programme.

Laissez parler les Mario de papier...
Comme dit précédemment, ce nouvel épisode 3DS mêle deux licences bien distinctes, qui ont pourtant quelques points communs :
Paper Mario et
Mario & Luigi. Elles proposent ainsi toutes les deux des combats au tour par tour, des niveaux à gagner grâce à des points d'expérience ou encore un enrobage global bourré d'humour. Ce n'était donc qu'une question de temps avant que tout ce beau monde ne se rencontre dans ce cross-over. Ce
Mario & Luigi : Paper Jam Bros. garde donc les fondamentaux, à commencer par l'aspect RPG. Il s'agit donc toujours de rentrer dans un ennemi sur la map pour engager le combat, si possible avec un avantage, par exemple en lui sautant dessus. En ce qui concerne Mario et Luigi, deux possibilités s'offrent alors au joueur : soit attaquer classiquement, à savoir avec un saut ou un coup de marteau, soit attaquer en duo avec les ''attaques frères'' (carapaces, fleurs de feu, fusée, etc) limitées à un certain nombre de points et dans lesquelles le but est d'appuyer sur le bon bouton au bon moment, Mario étant contrôlé avec le bouton A et son frère avec le bouton B. Évidemment, l'arrivée de Paper Mario rajoute un petit plus. Contrôlé pour sa part avec le bouton Y, il peut aussi attaquer normalement ou embarquer les deux autres personnages dans une attaque trio (cerf-volant, raquette...). Autre différence, ce combattant peut troquer ses points de vie contre des copies de papier : en échange d'un tour dans le combat, Paper Mario s'offre cinq clones de papier, ce qui augmente au passage sa puissance d'attaque ainsi que sa défense.

Bien entendu, les ennemis aussi attaquent (sinon c'est pas drôle). Et, là encore, plusieurs possibilités s'offrent au joueur. Il a ainsi la possibilité de se défendre via la touche X, sachant qu'il prendra tout de même des dégâts mais moindres, esquiver en sautant au bon moment ou encore contrer, toujours en respectant le bon timing comme par exemple en donnant un coup de marteau à un rat lorsqu'il se présente devant le personnage. Ne vous attendez toutefois pas à avoir de grandes différences en fonction des adversaires, à savoir qu'ils soient de papier ou ''normaux'', car ils s'affrontent finalement tous de la même manière. Seule différence notable, un pattern parfois différent au sein d'une même catégorie d'ennemis lorsqu'ils sont en 2D ou 3D. Dommage, aller un peu plus loin dans l'exploitation des adversaires en papier aurait pu être sympa, comme par exemple la possibilité d'en faire brûler un petit à petit grâce à l'utilisation de la fleur de feu.
Trio gagnant
Un autre élément important à prendre en compte lors des combats – même s'il arrive plus tard que le reste – est l'utilisation des cartes de combat. En gros, les joueurs peuvent désormais se croire dans
Yu-Gi-Oh !, mais sans Magicien Sombre ni Dragon Blanc aux Yeux Bleus, sinon ça serait quand même un peu cheaté. Dans les faits, il s'agit de se composer un deck et d'utiliser les cartes si besoin est. Ces dernières s'affichent sur l'écran inférieur de la 3DS par groupe de trois : si l'une d'entre elles intéresse le joueur, il n'a qu'à cliquer dessus pour l'utiliser. Si aucune ne lui convient, il peut les retourner pour les remettre dans le paquet et en sortir d'autres, sachant que le tout est aléatoire – comprenez par là que vous ne pouvez pas choisir laquelle va sortir. En revanche, l'utilisation de ces cartes est soumise à une condition : avoir assez de points étoile, qui s'obtiennent lors des combats via différentes actions. Quant aux cartes en elles-mêmes, elles s'achètent ou se lootent et il y en a de plusieurs sortes : augmentation temporaire de l'attaque, infliger des dégâts aux adversaires, gagner plus de pièces, régénérer les PV, etc. Autant dire qu'elles peuvent représenter un bonus non négligeable durant des combats un peu tendus, comme par exemple ceux des boss.

A ce stade là, la question que vous risquez de vous poser c'est : mais quid du côté
Paper Mario ? Patience pauvres fous, la réponse arrive... Même si en fait il n'y a pas vraiment beaucoup de choses à dire à ce niveau là. En premier lieu, ce cher Mario tout en 2D est utile lors des actions combinées sur la map. Si l'on oublie bien vite la méga-attaque combinée avec les trois marteaux, qui ne met pas spécialement en avant l'aspect papier de ce Mario, on retient surtout la possibilité de se faufiler dans des endroits étroits ainsi que l'échelle humaine composée de Luigi, Paper Mario puis Mario. La possibilité pour le moustachu tout plat de s'étirer à volonté permet ainsi d'agrandir cette échelle afin d'aller chercher des objets au loin ou d'atteindre des endroits autrement inaccessibles. L'autre élément venu de cet univers est les batailles de Titancarton, qui ressemblent aux combats de géants déjà vu dans d'autres épisodes de la série des
Mario & Luigi, mais en carton (d'où le nom). Concrètement, ces affrontements se déroulent dans des arènes plus ou moins grandes et mettent en scène des ennemis basiques, comme les Goombas, puis un boss.
Toutankharton
Pour remporter la victoire, il faut toujours opérer de la même manière : faire tomber l'adversaire en lui fonçant dessus, si possible dans le dos, puis éjecter son Titancarton pour qu'il aille écraser le malheureux, sachant que l'attaque est différente en fonction du personnage (par exemple, le Titancarton de Luigi assène un coup de marteau, ce qui est utile contre les ennemis à pointes). Une fois la chose faite, on file récupérer ce géant et on retourne dans la baston. Attention toutefois, car il faut faire attention à la barre de vie, mais également la barre d'énergie. Lorsque cette dernière tombe à zéro, il s'agit de se rendre dans un endroit dédié et réussir un mini jeu de rythme pour recharger les batteries. Plutôt sympas sur le papier (sans jeu de mot), ces passages sont en fait assez peu intéressants et surtout les Titancarton sont extrêmement rigides et donc difficiles à déplacer. Il n'est ainsi pas rare de foncer dans le vide alors que l'on voulait foncer dans un ennemi, juste parce que tourner à droite et à gauche se montre fastidieux... Heureusement, ces phases ne sont pas extrêmement nombreuses, ce qui permet de compenser quelque peu.

Mais ces Titancarton, il faut de la main d’œuvre pour les créer : et la main d’œuvre chez Mario, elle se nomme Toad. Malheureusement, beaucoup d'entre eux se sont enfuis ou ont été capturés, il s'agit donc d'aller à leur secours pour ensuite les réduire en esclavage. Et, mine de rien, ces missions représentent une part assez importante dans ce
Mario & Luigi : Paper Jam Bros. En effet, quasiment chaque nouvelle région propose au moins deux missions de ce type dans le centre des Lakitu, qu'il faut absolument terminer pour pouvoir progresser. Ces fameuses missions peuvent prendre différentes formes, comme courir après les Toad et les plaquer au sol pour les récupérer, tuer tous les ennemis les tenant en otage ou encore les rassembler tous au même endroit, le tout dans un temps limité ou non. Pas fous-fous, ces moments restent plutôt courts histoire de ne pas trop casser le rythme et, surtout, proposent une petite bouffée d'air frais dans le cours du titre, qui risque autrement de lasser le joueur par sa répétitivité.

Car il faut bien l'avouer : on fait toujours un peu la même chose et, même si de nouveaux éléments se rajoutent petit à petit, une certaine lassitude peut se faire ressentir au bout d'un certain temps. Heureusement, les nombreuses touches d'humour rajoutent un petit plus à ce soft (même si le tout s'avère globalement moins drôle que les autres opus), qui se veut par ailleurs techniquement au poil, avec de jolis décors colorés, des bruitages réussis (notamment le baragouinage en pseudo-italien de Mario et Luigi), des touches qui répondent au doigt et à l’œil et une fluidité de tous les instants. On regrette simplement que les différents plans de profondeur ne se détachent pas vraiment les uns des autres durant les combats, ce qui peut rendre parfois les esquives compliquées puisque l'on ne comprend pas toujours quel personnage est attaqué.