SteamWorld Heist se différencie donc de son prédécesseur,
SteamWorld Dig, en se présentant sous la forme d'un jeu de stratégie au tour par tour, un peu comme ce que pourrait faire un
X-Com. En revanche, il garde le même univers : ceux ayant fait le précédent titre retrouveront donc avec plaisir les cowboys robotisés tournant à la vapeur, la différence étant que cette fois-ci le tout se passe dans l'espace, à bord de vaisseaux, et que les personnages ne sont pas les mêmes. Le jeu propose en effet de suivre les aventures d'une certaine Piper, capitaine de son propre vaisseau, ainsi que des membres de son équipage. Un équipage qui grossit au fur et à mesure des rencontres que l'on peut faire dans l'aventure, si l'on décide de les embaucher bien entendu. Ce qui est fortement conseillé, puisque chaque recrue possède des compétences propres et il est évidemment plus intéressant d'avoir tout un panel de personnages différents histoire de pouvoir faire face à toutes les situations.
D'huile et de vapeur
Comme dit précédemment, c'est ici à un jeu de stratégie que les joueurs ont affaire. Avec un petit twist qui a son importance : il est tout en 2D et vue de côté. Chaque mission se déroule à bord d'un vaisseau ennemi composé de plusieurs pièces au sein desquelles sont placées moult plate-formes, échelles, tonneaux et autres boucliers derrière lesquels il s'agit de se mettre à couvert. Les pièces cachent bien entendu des ennemis variés, qui poppent d'ailleurs à intervalles réguliers lors de certains niveaux. Pas de panique toutefois, puisque ce
SteamWorld Heist permet au joueur de diriger la caméra comme bon lui semble, et ce via le joystick, afin de tout bien voir. La croix directionnelle est pour sa part utilisée pour déplacer les personnages. Lors d'un tour, de petits traits s'affichent sur le sol afin de montrer jusqu'où ils peuvent aller : ils sont oranges lorsqu'il est possible de bouger puis tirer, et bleus si le tour s'arrête une fois le déplacement effectué – dans ce cas, le joueur peut aller plus loin. Il n'est en revanche pas nécessaire de rusher puisque les ennemis attendent que tous les héros aient effectué leur tour avant de passer à l'attaque.
En dehors des déplacements, le joueur a bien entendu la possibilité de shooter ses adversaires. Pour ce faire, différentes armes sont disponibles, sachant que chacune d'entre elles fait partie d'une catégorie spécifique qui ne convient pas à tout le monde. Par exemple, Piper peut manier sans problème les ''sharpshooters'' – des armes dotées d'un rayon laser permettant de mieux viser, notamment en utilisant le rebond des murs – mais pas les calibres ''heavy''. A chacun donc de choisir son style et de recruter les combattants en conséquence. En plus de ces pistolets, les personnages ont tous des capacités spécifiques se débloquant lorsqu'ils gagnent des niveaux (avoir droit à un second coup si l'on effectue un headshot, dégâts augmentés lorsque la barre de vie est réduite, etc) ainsi que deux slots libres dans leur inventaire. En fonction de ce qui est récupéré sur le terrain, ou acheté dans les magasins, le joueur peut alors les équiper de packs de soin, de grenades, de la possibilité de tirer plusieurs fois ou encore d'une armure protectrice. Un dernier slot permet pour sa part de changer de chapeau, ce qui n'apporte en fait qu'un aspect purement esthétique. Sachant que ces équipements doivent être attribués à chaque mission, le joueur peut donc opter pour une autre stratégie s'il a déjà péri une première fois.
Indéboulonnable
Chaque début de niveau propose aussi de choisir sa difficulté. Sachant qu'il y en a cinq en tout, tous les types de joueurs seront donc contentés. Et le choix ne doit pas se faire à la légère, car chaque partie perdue coûte une certaine quantité d'eau. L'eau est en fait la monnaie locale et se récupère pendant les missions via les trésors qu'il est possible de glaner dans les vaisseaux, aux côtés d'autres choses plus rares, comme des armes, des trésors à vendre ou des équipements supplémentaires. Il est donc plus que conseillé de tenter de récupérer le plus de butin possible, sachant que cela peut aussi se retourner contre le joueur. Rappelez-vous : nous avons indiqué plus haut que certains niveaux voient des ennemis popper à intervalles réguliers. Et plus le joueur reste sur place, plus les ennemis qui poppent sont nombreux, ce qui augmente considérablement la jauge de danger. Dans ces cas-là, il est peut-être plus intelligent de laisser quelques coffres et fuir les lieux sous peine d'y laisser sa peau pour pas grand-chose. Précisons tout de même que cela compte également pour la note de fin de niveau, qui prend la forme d'étoiles. Des étoiles qui sont nécessaires pour recruter certains personnages ou débloquer certains niveaux...
Bref, vous l'aurez compris,
SteamWorld Heist ne badine pas avec le terme de ''stratégie'', puisque l'on doit sans cesse se demander si ce serait mieux de faire telle ou telle action, de tenter le 100% de butin ou plutôt de sauver sa peau, etc. Une impression renforcée par le fait qu'il est impossible de faire machine arrière une fois une action effectuée. Les développeurs de chez
Image & Form ont donc fait un réel bon boulot là-dessus, tout comme sur la prise en main qui est intuitive et immédiate, sur la durée de vie qui atteint la quinzaine d'heures pour un premier run et pour la rejouabilité puisque les niveaux sont (pour la plupart) générés aléatoirement et peuvent être visités autant de fois que désiré. Autant dire que c'est un véritable plaisir de se lancer dans l'aventure et qu'il est bien difficile de décrocher une fois une partie commencée, à cause du syndrôme bien connu du ''
encore un dernier niveau avant d'arrêter''... La cerise sur le gâteau, c'est que la direction artistique est également réussie avec des décors fouillés, bien qu'un peu tous semblables au bout d'un moment. Les musiques collent bien aux événements en cours et les bruitages sont convaincants. Petit bémol, le tout est uniquement en anglais pour l'heure (une mise à jour pour le français arrive), certains ne pourraient donc pas comprendre tous les tenants et aboutissants de l'histoire et les nombreux jeux de mots.