Là où
Etrian Odyssey 2 Untold : The Fafnir Knight se différencie de son soft d'origine, c'est directement au lancement d'une partie. Le jeu de base permettait en effet de suivre une histoire très succincte, mais en offrant la possibilité au joueur de choisir les personnages qu'il désire embarquer dans son équipe, en choisissant notamment leurs classes. Baptisé Classic Mode, ce dernier est pour l'occasion de ce remake rejoint par un certain Story Mode, qui propose donc un scénario plus poussé. Le joueur incarne un orphelin qui, accompagné de son ami d'enfance Flavio, est appelé à se rendre dans la ville de Lagaard afin d'accompagner la princesse Arianna. Cette dernière doit en effet se rendre dans les ruines de Ginnungagap (ouais) afin d'y effectuer un rituel ancestral, et a besoin de protection. En chemin, cette petite guilde sera rejointe par deux autres aventuriers, Bertrand et Chloe, et, surtout, notre héros va se découvrir des pouvoirs insoupçonnés. Il va en effet développer le pouvoir du Fafnir Knight (d'où le nom du jeu) qui lui permet de se transformer en... quelque chose. Mais un quelque chose d'extrêmement puissant, alors on ne va pas se plaindre.

Le chevalier et sa suite
Comme dit précédemment, la série des
Etrian Odyssey est surtout célèbre pour laisser la possibilité au joueur de cartographier lui-même ses donjons. Ce remake n'échappe évidemment pas à la règle, même s'il est possible d'activer un ''automapping'' automatique – ce que l'on ne conseille évidemment pas, car cela ôte une partie du charme du jeu. Cet épisode se concentre essentiellement (mais pas uniquement) sur un gros donjon, les ruines de Ginnungagap, qui se divise donc en plusieurs étages à découvrir petit à petit. Afin de ne pas se perdre, le jouer a toute une palette d'éléments à sa disposition histoire de dessiner au mieux ses plans sur l'écran tactile. Quelques couleurs sont disponibles et, en plus des classiques traits destinés à indiquer les murs, plusieurs icônes sont là, comme par exemple un coffre-fort, de petites étoiles (pour indiquer par exemple un endroit où il est possible de regagner des points de vie) ou encore un point d'exclamation (attention, danger !). La seule chose que le jeu indique d'office sur la map est la présence d'ennemis très puissants, baptisés FOE. Ces derniers se déplacent comme bon leur semble, et il s'agit de les éviter soigneusement lorsque l'on arrive pour la première fois dans un étage. Attention tout de même car, si certains tournent en rond et qu'il est donc facile de les éviter, d'autres n'hésitent pas à foncer sur le petit groupe.

Mais bien entendu, ces FOE ne sont pas les seuls adversaires présents, le donjon grouillant de bestioles hostiles. Les combats s'activent de manière plus ou moins aléatoire puisqu'une petit icône de danger clignote en permanence sur l'écran. Logiquement, lorsqu'elle est verte tout roule, lorsqu'elle passe à l'orange le danger se rapproche et, enfin, le passage au rouge indique le début des emmerdes. Les affrontements se déroulent au tour par tour en vue à la première personne (comme les déplacements d'ailleurs), le joueur devant choisir toutes les actions de ses personnages en une fois avant que le tour ne se lance. Plusieurs options s'offrent alors à lui : attaquer de manière classique, utiliser un objet ou encore activer un ''Skill''. Ces attaques spéciales sont différentes en fonction des classes des personnages et elles se présentent donc sous des formes variées : renforcer la défense d'une ligne (les héros étant en effet placés en deux lignes), soigner un allié, lancer une attaque touchant tous les ennemis au lieu d'un seul, et ainsi de suite. Des choses tout à fait classiques donc, mais ce remake rajoute une petite nouveauté répondant au doux nom de Force. Pouvant s'apparenter à une sorte de mode Berserk, ce mode permet d'infliger de très lourds dégâts et ce pendant trois tours, tout en augmentant temporairement les points de vie du personnage. En revanche, il consomme la jauge de TP dans son intégralité : sachant que cette dernière ne peut pas être rechargée dans le donjon, il s'agit de bien réfléchir avant de l'activer et peut-être de la garder pour les boss ou les ennemis particulièrement coriaces. En dehors de ça, le système de combat est certes classique, mais il est efficace, et c'est tout ce qu'on lui demande.

Odyssey to the ruins
Mais il n'y a pas que les donjons dans la vie : il y a aussi les villes. Ou plus exactement, la ville, à savoir celle de Lagaard. Donjon-RPG oblige, il n'est pas possible de se balader librement sur place. Le joueur doit ainsi cliquer sur l'endroit qu'il désire aller voir et il s'y rend immédiatement. Plusieurs lieux sont disponibles et ont chacun un intérêt précis : le magasin permet ainsi d'acquérir ou vendre différentes petites choses, l’hôtel permet à la guilde de sauvegarder et de recharger les PV et TP, le bar propose différentes petites quêtes, et ainsi de suite. Une sorte de mini-jeu fil rouge est également de la partie, à savoir la gestion du restaurant et le développement de la ville. Pour ce faire, il sera demandé au joueur différentes petites choses, comme par exemple trouver des recettes ou des ingrédients, qu'il devra logiquement aller looter dans le donjon. Les plats ainsi créés peuvent être mangés, histoire de booster temporairement les capacités de l'équipe, mais également vendus à la populace locale (après en avoir fait la publicité). L'argent ainsi gagné peut ensuite être investi dans l'amélioration de la ville, ce qui a pour conséquence de faire venir toujours plus d'habitants et, surtout, de commerçants. Ce n'est certes pas quelque chose de révolutionnaire ni même d'indispensable dans un jeu de ce genre, mais cette idée a au moins le mérite de permettre au joueur de souffler entre deux sessions dans le donjon et, surtout, d'éviter de tomber dans une certaine routine barbante (donjon, magasin, hôtel).

Si vous êtes un habitué des
Etrian Odyssey, comme savez déjà que l'autre particularité de cette licence est sa difficulté légendaire. Cet opus ne déshonore pas ses ancêtres et propose un challenge qui risque d'en décourager plus d'un, avec des combats souvent tendus et souvent basés sur la chance. Les points de dégâts sont ainsi aléatoires et le loot n'est pas souvent heureux. Ce qui est d'ailleurs rageant, car le système de grimoires – qui s'équipent sur les personnages et permettent d'obtenir toujours plus d'attaques – est une vraie bonne idée, mais malheureusement trop restreinte puisqu'il est très rare d'en trouver un après un combat. Heureusement, ce remake propose de choisir parmi trois niveaux de difficulté (et ce quasiment à tout moment) histoire de s'ouvrir au plus grand monde. Ce que ne permet en revanche pas la localisation puisque ce titre est intégralement en anglais et, lorsque l'on sait qu'un RPG, ça parle beaucoup, les réfractaires à la langue de Shakespeare passeront forcément leur tour. Enfin, précisons que le tout est techniquement à la hauteur : les environnements des donjons ne sont certes pas foufous, mais les dessins des différents personnages sont réussis et le tout est très coloré. L'ambiance sonore colle pour sa part très bien à l'ambiance globale et l'histoire, sans être extraordinaire, se laisse suivre notamment grâce à des dialogues souvent teintés d'humour. De quoi passer une bonne cinquantaine d'heures en bonne compagnie, donc.