Dès le départ,
The Legend of Legacy se démarque de la concurrence en ne proposant pas un, mais bien sept héros différents. Des personnages qui, pour la plupart, ne sont que des clichés du RPG japonais, comme la jeune femme amnésique ou le mercenaire taciturne. Le joueur doit en choisir un et, en fonction de son choix, deux autres héros s'ajoutent d'office à l'équipe. Pas de panique toutefois : si les héros que vous obtenez ne vous conviennent pas, vous pourrez toujours en changer un peu plus tard dans l'aventure, en les recrutant. L'aventure, justement, se déroule sur l'île mystérieuse d'Avalon, qui est apparue il n'y a pas si longtemps que ça. Un groupe de colons est allé sur place, mené par un chef autoproclamé, afin d'explorer petit à petit tout en faisant face à des monstres assez coriaces. Par la suite, l'histoire prend des chemins différents en fonction du héros choisi, puisque chacun se rend sur l'île pour des raisons différentes. La prêtresse, par exemple, est envoyée par l'Ordre qui l'emploie pour enquêter car il est dit que «
les dieux vivent aux côtés des hommes à Avalon », ce qui est bien entendu, pour eux, un sacrilège suprême. Malheureusement, les différentes histoires ne sont pas bien intéressantes et restent de toute façon très en retrait, puisqu'elles ne progressent que de temps à autres via de courts dialogues.
Seven heroes, one island
Délaissant la narration, le titre de
FuRyu mise en fait avant tout sur l'exploration, puisque le but de
The Legend of Legacy est de cartographier l'île d'Avalon zone après zone. Les zones, que l'on peut en fait plutôt considérer comme des donjons, sont en effet divisées en plusieurs parties qu'il s'agit de découvrir les unes après les autres. Au départ perdues dans le brouillard, ces parties se dévoilent petit à petit, le but étant d'atteindre à chaque fois un taux de découverte de 100% afin de revendre au meilleur prix les cartes ainsi remplies au marchand du coin. L'autre intérêt de la cartographie est la découverte des zones suivantes via des chemins plus ou moins cachés. Un élément qui se montre quasiment indispensable puisque l'autre solution pour pouvoir débloquer la suite est d'acheter la carte au marchand. Et, en règle générale, le prix est plutôt exorbitant... Un principe de cartographie plutôt sympa sur le papier, même si le nombre hallucinant de monstres sur la map peut rendre le tout extrêmement laborieux, d'autant plus qu'il est bien difficile d'éviter le combat. Les ennemis sont en effet visibles sur la carte mais il est assez difficile de les contourner, les chemins étant en règle générale assez étroits. Si l'on rajoute à ce constat le fait qu'un monstre qui prend en chasse le groupe n'abandonne jamais, on comprend vite que les combats représenteront une grosse partie du jeu.

Ce qui est au final assez logique, puisque les combats représentent une part essentielle dans les jeux de rôles. Là encore,
The Legend of Legacy se démarque des autres puisqu'il ne propose aucun niveau pour les héros. Oubliez donc les points d'expérience obtenus pour faire gagner des niveaux aux personnages, il n'en est rien ici. Mais il est en revanche bel et bien possible de s'améliorer puisque chaque élément d'un combattant gagne du galon au bout d'un certain nombre d'utilisations. Ainsi, les armes deviennent petit à petit plus puissantes, les barres de point de vie se rallongent doucement mais sûrement et les différents skills utilisés font de plus en plus mal, tout en en débloquant de nouveaux. Ce qui est plutôt sympa en soi, mais que pose rapidement de gros problèmes, surtout lorsque l'on rencontre des boss : ces derniers nécessitent en effet bien souvent l'utilisation d'une technique particulière et, si le joueur a le malheur de ne pas l'avoir améliorée, il se retrouve à faire du farming avant de pouvoir espérer vaincre l'ennemi voulu... Et malheureusement, ça, le jeu ne le précise pas.
Old fashion
The Legend of Legacy n'explique d'ailleurs globalement pas grand-chose au joueur, qui se retrouve lâché dans la nature au bout de quelques minutes à peine. Si de temps à autres quelques indices sont donnés via les dialogues, c'est bien souvent à lui de deviner où aller par la suite. Autant dire que l'on perd un temps fou à tourner en rond lorsque les chemins sont cachés... Certaines actions n'ont même pas vraiment de rapport entre elles. Par exemple, nous avons croisé un gros loup sur une carte, bien plus gros que les autres ennemis. Habitués des RPG, nous avons soigneusement évité la bête, qui est bien souvent synonyme d'un ennemi trop fort pour être battu dès la première rencontre. Mais en fait, il s’avérait que c'était un boss qui, une fois combattu, permettait d'ouvrir un passage vers un donjon. Et ce sans aucun rapport, puisque l'ouverture se faisait deux zones plus loin ! Des exemples de la sorte, on peut en trouver plein dans ce titre et, si l'on apprécie certes de ne pas être tenu par la main, un peu d'aide de temps à autres ne serait tout de même pas de trop. Bien d'autres défauts peuvent par ailleurs être cités, comme la difficulté un peu abusée des combats qui oblige au farming ou encore le côté peu ergonomique du magasin qui ne permet pas de comparer les équipements entre eux (!). Et c'est franchement dommage, car les équipes de
FuRyu ont eu quelques bonnes idées.

Les combats, par exemple, au tour par tour et assez tactiques, sont particulièrement agréables une fois que l'on a assimilé tous les éléments proposés. Ainsi, s'il est possible d'attaquer de manière classique, les joueur a aussi la possibilité d'opter pour des formations. Ces dernières permettent d'attribuer à chacun un rôle bien distinct, comme ce qui peut être fait dans les MMORPG avec les tank, healer, etc. Lorsque ces formations sont utilisées souvent, elles permettent également d'améliorer les rôles des héros. Un personnage doté d'un bouclier sera ainsi logiquement placé devant afin de protéger ses amis des attaques, et plus il bloquera d'attaques et plus son statut de protecteur évoluera, afin de se montrer toujours plus efficace. L'autre point intéressant des combats est l'utilisation des Élémentaires, qui est en fait un point central du jeu. Chaque zone est ainsi sous la protection d'un élément – par exemple, les premières sont sous la protection de l'eau – et le joueur peut découvrir au cours de ses pérégrinations des Singing Shard et Whispering Shard, des items à équiper. Les premiers permettent de nouer des contrats avec les éléments, histoire de gagner un petit avantage, là où les second permettent d'utiliser toujours plus de skills.

Role-playing legacy
Là encore, le principe est intéressant, mais sachant que les ennemis ont aussi des contrats avec les éléments, les affrontements un peu longs peuvent rapidement tourner en rond : le joueur noue un contrat et donc perd un tour, et l'ennemi en face fait la même chose, le joueur reprend ensuite la main et ainsi de suite. Malheureusement, les éléments ont une vraie incidence lors des combats de boss, ce n'est donc pas un élément à négliger. Visuellement,
The Legend of Legacy est assez mignon et n'est pas sans rappeler un certain
Bravely Default. Les personnages, bien qu'assez classiques, sont vraiment mignonnets avec leur aspect chibi – à condition bien entendu d'apprécier le genre – et la cité centrale, Initium, est dessinée en un joli plan fixe qui zoome et dé-zoome en fonction de l'endroit où l'on se rend. Les zones à visiter ont également droit à une patte artistique vraiment réussie, avec en plus un principe vraiment sympa puisque l'affichage des décors se fait au fur et à mesure que le joueur progresse, comme si le tout sortait du sol d'un coup. Si lors des premières secondes on pourrait penser à une technique à la ramasse, il n'en est rien puisque cet affichage petit à petit est en fait bel et bien voulu. Les musiques ne sont pas en reste et se révèlent être, en règle générale, un véritable bonheur pour les oreilles. On regrette en revanche, comme bien souvent avec les jeux de ce genre, qu'aucune traduction française ne soit présente.