Si
Kunos Simulazioni a eu recours au financement participatif, tout comme
Slightly Mad Studios l’a fait avec
Project C.A.R.S., le studio italien a préféré une méthode plus classique : l'accès anticipé via
Steam. Ce qui lui a permis de terminer son titre, pour notre plus grand plaisir. Seulement, la communauté qui s’est formée autour du soft, sans doute moins importante, s’est montrée bien moins active que celle de son concurrent.
Kunos Simulazioni ne pouvait donc pas compter sur un Jonz pour alimenter le net en trailers vantant les qualités de son titre et amener de nouveaux joueurs à tenter l’expérience, impliquant un budget moindre pour le développement. Et, malheureusement, cela se ressent. Pas sur la qualité du titre en lui-même, mais sur son contenu. Si le jeu propose 37 voitures (ce qui est honnête), il ne dispose en contrepartie que de 16 circuits, en comptant toutes les variations. Ils ont beau avoir été reconstitués à partir de scans des pistes réelles, cela reste franchement faiblard par rapport à son concurrent cité plus haut. Heureusement, si la communauté n’a pas vraiment promu le titre, elle est, en revanche, très productive en matière de mods, proposant quantité de voitures et circuits complémentaires.
Someone to drive you home
Du côté de la conduite, Assetto Corsa se débrouille très bien tout seul. J’irai plus loin, en disant qu’il n’a de leçon à recevoir de personne, poussant le réalisme à l'extrême. Il est pourtant difficile de dire si il est vraiment plus réaliste que Project C.A.R.S., tant les performances des véhicules sont proches dans les deux jeux, d’un point de vue strictement mathématique. Mais une chose reste cependant indéniable : au niveau du ressenti, de la restitution des sensations de conduite, du travail des suspensions, du transfert de masse, Assetto Corsa a une bonne longueur d’avance. On ressent les moindres aspérités de la piste, et les vibreurs vous secouent comme un sac de patates. Le procédé employé pour la modélisation des pistes y est sans doute pour beaucoup, étant donné qu’il a permis aux développeurs d’atteindre un niveau de précision sans précédent. Le reste, c’est à leur expérience et leur talent que nous le devons. La physique du jeu est tout simplement impeccable. D’ailleurs, comme toute simulation de ce niveau, le titre peut se vanter d’être complet en terme de configuration de voiture, chaque modification ayant des répercussions directes sur son comportement.

Le mode carrière du pauvre
Le mode carrière n’a malheureusement pas bénéficié du même soin que la physique des véhicules. En effet, là où la concurrence s’échine à nous trouver une carotte pour nous pousser à jouer toujours plus, ou à nous immerger dans le monde de la course automobile, Assetto Corsa se contente du strict minimum. Tout ce que vous aurez dans le mode carrière, c’est une série d’épreuves sans réel lien entre elles. Tout le contenu du jeu étant débloqué dès le départ, un tel mode carrière n’a que peu d’intérêt. En fait, il donne surtout l’impression de s’adresser aux débutants qui souhaiteraient se faire la main en solo avant de se lancer dans le coeur du jeu : le multi.
Parlons du multijoueur, justement. Ce dernier est sans conteste le point fort du jeu, tant il est stable, sans oublier de proposer une expérience fluide. Les courses en ligne sont un vrai régal, pour peu que vous tombiez sur des joueurs de votre niveau. Le seul défaut de ce mode, et c’est là du pur chipotage, c’est son interface pas forcément très intuitive. Alors oui, tout (ou presque) est paramétrable, mais il vous faudra un certain temps pour vous familiariser avec l’ergonomie des menus, et la logique de leur conception. il en est d’ailleurs de même pour tous les menus du jeu, à l’exception peut-être des réglages. Mais ce n’est pas leur plus gros soucis. Le vrai problème des menus est qu’ils ne sont pas disponibles en français, mais seulement en anglais et italien. Ce qui rend le jeu beaucoup plus difficile à appréhender pour ceux qui ne comprennent pas ces langues. Surtout lorsqu’il s’agit des réglages.
De la belle carrosserie
Graphiquement, le jeu est tout à fait correct. Les circuits sont fidèlement reproduits, de même que les voitures. Cependant, il ne faut pas compter sur Assetto Corsa pour vous en mettre plein les mirettes, ce n’est pas son objectif. Ceci étant dit, il est nettement plus convaincant que la plupart de ses concurrents sur un point précis : les dégâts. Là où la plupart des jeux récents, Project C.A.R.S. en tête, privilégient le rendu des grosses collisions avec des débris qui partent dans tous les sens, le titre de Kunos Simulazioni s’attelle à modéliser les petites touchettes et autres effleurements. Ici, le moindre petit contact avec l'un de vos concurrents laissera une trace sur la carrosserie, augmentant encore plus le réalisme de la simulation. Et c’est bien vu, car ces petites touchettes sont beaucoup plus fréquentes que les gros crashs. Cependant, le titre fait d’énormes concessions sur les conditions météo et le cycle jour / nuit, ces derniers étant tout simplement absents.