En mai 2014, Bethesda relançait avec succès la licence Wolfenstein, pourtant plutôt malmenée ces dernières années, en proposant Wolfenstein : The New Order. Du bon gros FPS décomplexé, loin des productions un peu sages de ces dernières années. The New Order était une vraie bonne surprise, et l'annonce d'un second épisode à l'E3 nous avait pas mal aguiché. D'autant que le trailer était drôle, décalé, et semblait pousser le concept du premier épisode encore plus loin. Pour rappel, dans un présent alternatif (une uchronie si tu veux te la péter auprès de tes amis non geeks) où l'Allemagne nazie a gagné la guerre, vous incarnez William BJ Blazkowicz, un capitaine devenu le symbole de la résistance. Laissé pour mort les tripes à l'air dans le dernier épisode, Wolfenstein 2 : The New Colossus démarre avec le sauvetage express de Blazko et, bien évidemment, la relance de son activité principale : flinguer du nazi.
Un jeu où ça tire tout nazimuth
L'histoire est encore une fois digne des plus grosses productions nanaresques de tous les temps si on vous la raconte dans les grandes lignes. Mais elle est traitée avec un soin tellement incroyable que son storytelling est peut-être l'un des meilleurs de cette année 2017. L'univers de l'Amérique des années 60 dominée par le 3ème reich est absolument génial. Les personnages sont tous charismatiques, dotés de vraies personnalités bien trempées. Les dialogues sont souvent drôles et bien écrits, les cut-scènes sont parfois désopilantes. Ajoutons que le nazi, c'est vraiment le meilleur méchant ever. Des racistes élitistes, souvent pervers narcissiques, violents et tortionnaires. Et qui ont existé. Le mal absolu fascinant et identifiable. Alors on leur colle sur la gueule avec bonheur. Boucherie 1 / Empathie 0. Et puis, on ne va pas se mentir, ça fait du bien un jeu qui prend ses couilles, qui n'essaie pas de plaire à tout le monde pour au final ne plaire à personne.
Une suite qui va faire Führer
The New Colossus propose un gameplay jouissif et en plus à la carte, deux choses qui ne vont pas forcément ensemble. Vous pouvez la jouer sportif, foncer dans le tas et tout dézinguer avec la grâce d'Arnold dans Commando (c'est pas entre les yeux que je vais te buter John, c'est entre les couilles), mais vous pouvez aussi, et c'est grandement rétribué, jouer la discrétion. Le jeu propose de base 5 modes de difficulté, et même en normal, certaines phases sont assez hard, surtout si vous décidez de jouer les bourrins de but en blanc. Aussi, et c'est très intelligent, votre personnage évoluera de manière automatique en fonction de votre style de jeu. Par exemple, plus vous tuez de nazis avec une arme dans chaque main, plus les chargeurs augmenteront en capacité à mesure que les cadavres s'accumuleront. Si vous prenez un malin plaisir à vous glisser derrière vos adversaires pour leur planter une hache dans le dos, c'est votre vitesse de marche accroupie qui augmentera substantiellement. On terminera donc nécessairement le jeu avec un personnage qui nous ressemble dans ses atouts comme dans ses faiblesses.
Ce jeu est-il un hit(ler) en puissance ?
Wolfenstein 2 propose aussi une leçon de level design, tout simplement. Des niveaux excessivement bien pensés dans leur conception pour qu'ils permettent bien souvent deux approches différentes, avec des bonus et des pièces secrètes dans tous les recoins. Et certains décors sont si jolis qu'on regrette de ne pas plus s'y attarder pour zigouiller du bosch. L'arsenal que propose le titre est plutôt convenu, mais une fois encore très efficace. Petite dédicace au fusil à pompe un peu cheaté, qui, une fois obtenu, rend quand même les choses beaucoup plus simples qu'auparavant. C'est d'ailleurs peut-être l'un des seuls défauts de Wolfenstein 2, à savoir que le système d'évolution est tellement bien pensé que le jeu devient presque plus simple à mesure que l'on progresse. Ou alors on devient super bon, c'est possible aussi. L'action constante est aussi accompagnée de musiques d'ambiance furieusement bien senties, et mention spéciale aux disques vinyle de rock des années 60 réinterprétés en allemand, une tuerie.
Toutes ces fringues Hugo Boss détruites sauvagement
On adore aussi la replay value que propose le titre. Le contenu est colossal. Tout d'abord, il y a énormément de petites choses cachées à collectionner, comme des images, des documents ou même des vinyles de musique. Certaines capacités de votre personnage ne se débloqueront qu'à la fin du jeu, et vous finirez probablement votre premier run sans avoir tout débloqué. Envie d'y revenir, il y a 6 modes de difficulté différents, et en plus Wolfenstein 2 offre même des missions optionnelles. Le mode histoire durant déjà une bonne quinzaine d'heures, vous pourrez facilement doubler ce nombre si vous décidez de platiner le titre. EASY.