Il n'y a pas de quoi crier à la mutinerie.
Earth 2150 était réussi. Son moteur graphique surtout, qui déchirait pas mal de trucs à l'époque. Mais sortir un beau jour de juin 2000 en même temps que
Ground Control et
Dark Reign 2, ça a fait rigoler pas mal d'affreux jojos mal intentionnés, à la recherche de potins pour mieux critiquer le monde du RTS. Ca avait drôlement faussé les ventes de
Earth 2150, bien plus classique et moins médiatique que
Ground Control. Moins grand public aussi, il faut l'avouer. Car si
Ground Control se voulait très "tactique", tout le monde se jetait surtout dessus pour admirer les empreintes de chenilles dans le sable et le zoom affriolant de ce bogoss pixelisé.
Une série qui ne renie pas ses racines
Mais, et pour ceux qui cherchaient du vrai RTS alors? Du solide, avec des tas de camps, des bâtiments, des ressources, des arbres technologiques et
des problèmes de pathfinding ? Hein ? Pour eux, il y avait
Earth 2150, totalement réussi, mais plus sombre, plus rangé niveau originalité, et finalement plus dur à posséder. Eh bien
Earth 2160, c'est tout pareil. Mais en plus fun. Et le mieux, c'est que la concurrence est vierge en ce moment.
Ground Control 2 est sorti depuis un an,
Warcraft 3 est vieillissant,
Age of Empire 3 est à peine en version beta et
Act of War accuse les mois. Si vous voulez un vrai RTS à 50€, vous l'avez trouvé.
A l'ombre des arbres martiens
Tout d'abord,
Earth 2160 est surpuissant. Je pense qu'avec ça, la mise en bouche est terminée. Ah ah ah, qui m'a dit qu'âppater le public était difficile... Bref,
Earth 2160 est une tuerie technique, qui ferait ramer même l'ordinateur le plus performant du marché. Si on enlève les calculateur hein. Et les PC à base de X800 ou de 6800GT. Sauf aussi si vous avez dépensé l'équivalent du Smic en barettes de Ram. Heum. Bref, sur un ordi normal, ça rame. Et ça, c'est sûrement une grosse fierté des développeurs. Au début, ils ont vu que ça allait normal, toutes les unités étaient fluides, les combats sympas mais fluides, et le décor sympa mais fluide malgré un scrolling que le stagiaire essayait d'exciter. Bref, les développeurs ont organisé un énorme brainstorming, ils ont revu les objectifs, ont compris que le graphisme faisait vendre, ont rajouté des détails inutiles, doublé les explosions, rajouté des étincelles d'énergie comme dans Star Trek, et des unités aux animations plus détaillées. Enfin, ils ont relancé le tout.
Et alors?
Paf, là ils ont vu qu'ils avaient atteint leur objectif : ça ramait. Le bon point, c'est que maintenant, en 2005, une année où plus rien ne nous excite graphiquement, eh bien
Earth 2160 m'a épaté. C'est sombre, les décors sont martiens comme pas deux, je viens de boucler
Warhammer 40 000, et pourtant le peaufinage de
Earth 2160 nous permet de passer un nouveau pallier de luxure technique dans le petit monde du STR. Chez
Microsoft, ils doivent se poser des questions sur Age of Empire 3, parce que ça rame pas trop, leur beta. A mon avis, ils vont rajouter des médailles et des tâches sur les toges de leurs romains pour que ça lagge un peu. Ca ne fait pas sérieux face à la concurrence sinon.
Pour les vrais stratèges
Mais
Earth 2160 est avant tout un STR classique. Voilà trois ans, on critiquait leur rareté, mais ça fait finalement du bien d'en voir un qui cultive aussi bien ce classicime. Quatre races, des tas d'unités, de l'expérience à gober, des groupes à former, des bâtiments à construire, des ressources, des upgrades à lancer, et des arbres technologiques terriblement bien construits. Bref, on est en terrain connu. Et pourtant, c'est assez original pour que l'on s'amuse : la Corporation Lunaire empile les bâtiments, la Dynastie Eurasienne recrute des civils pour conduire les véhicules produits, tandis que les Aliens ne construisent pas mais se clonent à proximité de n'importe quelle source d'eau. Si tu nous regarde, ami Zerg...
De l'action!
On s'attend alors à peaufiner sa base pendant des heures, améliorant les flux de ressources pour upgrader le plus efficacement ses troupes et balancer la sauce dans un ultime assaut. Alors c'est vrai, il faut s'investir un peu dans la construction de ses maisonnées. Mais c'est tout. Une fois quelques unités produites, on peut aller sur le terrain, combattre pour le bien de la nation, et améliorer amoureusement ses premiers bébés blindés, qui deviendront bientôt des foudres de guerre. Par un simple clic sur n'importe quelle unité, le joueur peut de surcroît l'améliorer (blindage, arme, vitesse...), avancant ainsi pas à pas dans un arbre technologique très complet sans avoir à revenir à la base et jongler avec plusieurs tableaux.
Mais ou sont passés les héros?
Mélange de
Warcraft 3 et de
Zeus : Le Maître de l'Olympe : Maître de l'Olympe, les agents virtuels viendront complexifier les parties. Ces super-combattants peuvent influer sur la vitesse de vos recherches ou sur la récolte de ressources. Mais voilà, monsieur n'aime pas madame, qui ne supporte pas l'autre monsieur. Alors il va falloir bien choisir vos héros : leurs tarifs influent selon vos relations, ou les relations de l'ennemi. Bref, si l'adversaire s'est payé les services du gros moustachu, les services de mademoiselle en dentelles seront moins chers, parce qu'elle a une belle dent contre le gros moustachu. Tout est dit, c'est simple, concret, et ça rajoute un zeste de stratégie.