Plutôt que des mots, on va commencer ce test avec une vidéo qui explique bien le délire... Parce que s'il faut résumer
Thumper par le biais d'une seule bande-annonce, on montrerait probablement celle-ci :
Amuse-toi bien mon petit scarabée
En faisant essayer le PlayStation VR à sa sortie à plusieurs de mes amis avec les jeux du disque de démos, je faisais parfois découvrir Thumper pour partager l'expérience que j'avais eue au préalable. C'est un jeu tellement atypique que c'est difficile d'expliquer concrètement en quoi il consiste si ce n'est de dire que c'est un jeu de rythme (ce qui peut être assez réducteur pour le coup), donc le faire essayer est la chose la plus simple.
Mais pour résumer simplement, on incarne un scarabée qui suit une longue piste au cours de laquelle il doit régulièrement affronter des ennemis assez imposants. Entre ces boss, on doit régulièrement appuyer en rythme lorsque le scarabée passe sur des pavés lumineux (comme dans un Guitar Hero ou un Rock Band classique, et pour cause, l'un des deux développeurs du jeu a travaillé sur ces licences) - et ce uniquement avec la touche croix - et effectuer des virages lorsque le circuit le demande. Si on rate un virage ou qu'on se prend un projectile, on ne meurt pas en one-shot mais on a droit à un petit bouclier qui nous laisse une seconde chance pour continuer le trajet.
Chaque niveau propose deux boss, le premier étant un boss intermédiaire qui intervient à mi-parcours du niveau, et le second étant le boss final du niveau que le joueur retrouvera de façon régulière tout au long du jeu.
"A Rhythm Violence Game"
Alors, dit comme ça, on peut penser que le jeu est simple d'accès, mais en fait c'est tout le contraire : au cours des neuf niveaux que propose le jeu, la difficulté se corse assez rapidement tant il y a de variété dans les commandes malgré le fait qu'on les apprenne assez rapidement (avec seulement deux touches disponibles, un comble). Sauf que les actions à effectuer sont de plus en plus rapides et qu'on ressent bien le pic de difficulté à partir de la moitié du jeu, jusqu'à aller à des niveaux très axés die & retry vers la fin.
Évidemment, qui dit jeu de rythme dit dimension de scoring, et chaque niveau en soi est composé de différents segments : chaque segment mène à une note entre E et S, ce qui débouche sur une note globale du niveau qui fait la moyenne des différentes notes. Plus on réussit d'actions et plus on les enchaîne, plus le multiplicateur de score augmente, ce qui permet à terme de ré-obtenir un bouclier si on l'avait perdu. Pour ce qui est des boss, on n'a par contre pas le droit à l'erreur : chaque action doit être effectuée en rythme, sinon on recommence une partie de la confrontation.
Chaque mort oblige à recommencer le segment entier du niveau, donc autant dire qu'on évite de se planter : du coup, au vu de la musique (sur laquelle on reviendra rapidement plus tard) et du rythme général du jeu, les pouces flambent assez rapidement une fois passés les premiers niveaux et le cœur bat à 100 à l'heure (sensation que je n'avais pas ressentie depuis Metal Gear Rising : Revengeance d'ailleurs). Mais à côté de ça, on a une sensation assez euphorique lorsque l'on a l'impression de créer ou de retrouver un certain rythme en fonction des actions effectuées, et c'est ça qui fait la véritable force du jeu.
Un cauchemar assez plaisant
Graphiquement, Thumper se distingue des autres jeux par son aspect épuré, chromé et sombre, ce qui renforce vraiment l'aspect violent du titre. Cependant, on peut différencier deux expériences en fonction de l'utilisation ou non d'un casque de réalité virtuelle quelconque : pour ce qui est du PlayStation VR, on retrouvera moins d'effets visuels (particules, lumières) et la caméra ne bougera pas d'un poil comparé à la version "standard". Ça n'en reste pas moins beaucoup plus immersif, ce qui permet de renforcer l'immensité des boss et des environnements, et le joueur a l'impression d'être "emprisonné" dans un cauchemar au fur et à mesure de sa progression dans un niveau.
Pour ce qui est de la musique, comme expliqué précédemment, elle contribue beaucoup à l'aspect violent et sombre du jeu : c'est un mélange de beaucoup de basses et de bruits stridents, ou des sonorités assez caverneuses et tribales. On pourra également retrouver une reprise du thème d'ouverture du film The Shining de Kubrick lors de l'écran d'affichage du panneau des scores du niveau, pour vous donner une petite idée.
Enfin, niveau durée de vie, on peut compter une bonne quinzaine d'heures (voire une vingtaine d'heures) pour venir à bout des neuf niveaux du jeu, mais on peut bien passer deux heures sur chaque. Pour ceux qui veulent pousser le vice un peu plus loin, vous pouvez bien passer deux fois plus de temps à obtenir un rang S sur tous les niveaux et obtenir un trophée de platine. Cependant, les niveaux en eux-mêmes peuvent s'avérer un peu répétitifs par moments, avec des sections qui se répètent et dont la seule différence est l'augmentation de la vitesse de croisière (mais après tout, dans une musique, certains segments se répètent aussi).