Lemmings Touch donne avant tout place à la réflexion et au jeu. En effet, ici pas d’histoire si ce n’est le joueur essayant de montrer le droit chemin aux petites bestioles. On va droit au but sans tergiversation ou autre histoire banale et sans intérêt. Cela permet de se concentrer sur le gameplay. Et celui de Lemmings est tellement diabolique qu’on se dit d’avance que c’est génial mais un élément vient gâcher la fête. Mais avant de se plaindre revenons sur ce qui fait le sel de
Lemmings Touch.
Si ça continue, je vais avoir une Lemmingite
A la base,
Lemmings, c’est génial. Il faut amener les petits êtres d’un point A à un point B sachant qu’ils ne vont que tout droit. Il faut donc leur créer un chemin à base d’escaliers et de tunnels en tout genre. Le joueur à aussi à sa disposition une dizaine de gadgets pour sauver la vie des Lemmings (parapluie pour les faire tomber de haut, matériel d’escalade pour leur faire grimper des murs…). Ce qui est formidable, c’est qu’il peut y avoir des manières un peu détournées de réussir le niveau même s’il y a une solution déjà établie par les développeurs. Bref, on se creuse la tête dans des niveaux vraiment bien conçus et variés qui prennent en compte tous les éléments de gameplay. On notera l’arrivée bienvenue des méchants Lemmings qui rajoutent encore une couche de complexité aux énigmes. Il faut en effet les empêcher d’atteindre l’arrivée sinon ils la détruiront et le niveau sera raté. Il faut donc gérer les flux de Lemmings tel un dieu et c’est toujours aussi jouissif. De plus, le jeu dispose d’une bonne durée de vie avec 300 niveaux répartis dans cinq niveaux de difficultés. On saluera aussi que le jeu devient assez vite ardu une fois les niveaux tutoriel passé. Bref, ceux qui veulent voir fumer leur cerveau en auront pour leur argent.

Touch me, Touch me
Mais le bât blesse aussi assez vite à cause de la nouvelle feature reine : le tactile. Si l’intention était louable, on ne peut que rappeler que l’enfer est pavé de bonnes intentions et que le tactile n’est pas vraiment adapté à un jeu où il faut être relativement précis et où il faut même agir vite par moment. En effet, il faut sélectionner en le touchant un Lemming pour lui donner une action à faire. On a vite fait de se tromper de Lemming quand il y en a quelques uns dans un espace restreint et cela induit déjà plein d’erreurs frustrantes. Une fois la bestiole sélectionnée, une bulle avec une dizaine d’actions apparaît et il faut sélectionner ce que l’on veut faire du bout du doigt. Ici aussi, il arrive très souvent que la PSVita comprenne mal et sélectionne une autre action. On se retrouve donc à refaire le niveau en entier pour une erreur on ne peut plus bête. Bref, au lieu de renouveler le gameplay ou de rendre l’interface plus ergonomique, le tactile a vite fait de rendre le jeu frustrant. A cela s’ajoutent quelques aberrations. En effet, il est arrivé un trop grand nombre de fois que tous nos Lemmings tombent dans le trou aussi fin qu’une feuille de cigarette entre deux plates-formes (l’une étant un escalier que l’on avait posé) gâchant ainsi une mise en place longue du chemin (ce qui arrive souvent dans le jeu). Bref, le plaisir serait vraiment là si ces deux gros errements n’étaient pas là.

L’art Lemming
D’un point de vue graphismes, on se retrouve face à un jeu chatoyant mais assez basique et des graphismes qui ne vous ébourifferont pas. On regrettera juste que la variété des environnements ne soit pas là puisqu’on se retrouve toujours dans les mêmes endroits (environ 5 ou 6). La musique est tout aussi basique mais pas déplaisante. On y retrouve aussi quelques morceaux classiques toujours efficaces. Les développeurs ont aussi un peu laissé cette facette de côté pour se concentrer sur le jeu. C’est un peu plus regrettable que pour l’histoire.