Il faut avant tout mettre les choses au clair : si vous n'avez fait aucun des deux autres opus, vous serez légèrement largués face à ce
DanganRonpa Another Episode : Ultra Despair Girls. Certes, l'histoire est parfaitement compréhensible, mais les références et les clins d’œil aux épisodes précédents sont tellement nombreux qu'il serait franchement dommage de passer à côté. Ce nouveau titre suit donc les aventures de Komaru Naegi, sœur du héros de
DanganRonpa premier du nom, qui est depuis plus d'un an prisonnière d'un geôlier inconnu qui la garde enfermée dans un appartement, lui fournissant des repas tous les jours ainsi que quelques magazines pour la tenir occupée.
Mais un jour, la routine bascule : des dizaines de Monokumas se mettent à l'attaquer. Sauvée in extremis par Byakuya, ce dernier lui donne une arme prenant la forme d'un porte-voix et lui indique d'aller retrouver ses collègues de la Future Fondation. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et la voilà en train d'errer dans Towa City, ville dévastée par des enfants s'en prenant aux adultes, ces bambins suivant les ordres de cinq leaders tout aussi jeunes. Elle va bien vite trouver l'aider de Toko Fukawa, aussi connue sous son pseudo de serial killer, Genocide Jack.
Une lueur d'espoir

Certains Monokumas sont différents
Dans les faits, les deux personnages sont jouables, même si Toko n'a droit qu'à de courtes sessions. Et pour cause, puisqu'elle ne prend aucun dégât et se montre particulièrement rapide. Si l'on rajoute à ces qualités des attaques chargées et autres mouvements spéciaux, on se retrouve rapidement avec des amas de Monokumas découpés aux ciseaux. Mais l'utilisation de Genocide Jack est donc chronométrée et se destine principalement à sauver un joueur encerclé de toutes parts par les ennemis. Les batteries se vident rapidement, mais elles peuvent être rechargées grâce à des items placés ça et là dans les niveaux.
Quant à Komaru, elle se montre bien plus lente et se bat avec son porte-voix. Ce dernier permet de lancer des ''bullets'' – comme dans les deux autres opus lors des procès – qui ont des utilisations variées. Faire bouger une voiture ou ouvrir une porte, paralyser un Monokuma ou le faire danser, révéler des éléments invisibles ou, bien entendu, tuer les ennemis. Plusieurs balles sont d'ailleurs nécessaires pour venir à bout d'un adversaire, sauf si le joueur parvient à tirer dans son œil rouge : une attaque qui correspond tout bêtement à un headshot et qui terrasse un ours maléfique en un seul coup. De quoi économiser ces précieuses balles, même si les possibilités de recharger les munitions sont assez nombreuses.

Malheureusement, ces phases de TPS ne se montrent pas spécialement fascinantes – ce qui est quand même un problème lorsque l'on sait que c'est la principale nouveauté. Comme dit précédemment, l'héroïne est assez lente, les niveaux sont de longs couloirs vides qu'il faut suivre bêtement et l'action est constamment coupée. En effet, certains passages prennent d'autres aspects, mettant notamment à profit le sens de l'observation dans une salle pour trouver un mot de passe, ou encore l'esprit tactique du joueur via des minis-jeux. Par exemple, il peut être demandé de tuer tous les Monokumas d'un endroit en une seule fois : il s'agit donc de bien cerner l'environnement et de le mettre à profit pour réussir l'objectif. Pas de panique, il n'est pas obligatoire de réussir pour progresser, les plus bourrins peuvent aussi foncer dans le tas sans réfléchir.
Fine gâchette

Certains visages sont connus...
Mais ce qui gâche le plus l'esprit TPS de ce
DanganRonpa Another Episode : Ultra Despair Girls, c'est paradoxalement ce qui fait l'ADN de la série, à savoir le côté visual novel. Si ce dernier est toujours bien écrit, avec de savoureux échanges entre les deux héroïnes et de nombreux rebondissements, les dialogues viennent constamment couper l'action. Que ce soit lorsqu'un nouvel élément apparaît ou quand le joueur découvre un document caché, les cut-scenes et les cinématiques sont légion. Ce titre a donc constamment le cul entre deux chaises, ce qui se montre plutôt énervant à la longue. D'autant plus pour les anglophobes, le tout étant uniquement disponible dans la langue de Shakespeare, et sans sous-titre pendant les vidéos s'il vous plaît. Heureusement, le tout est très bien doublé et ces passages ne devraient donc pas trop poser de problèmes à ceux qui parlent anglais mais qui ont pris l'habitude dans les jeux de justement lire les sous-titres au lieu d'écouter les discussions.

Un autre petit souci d'aspect technique vient d'ailleurs aussi gâcher le tableau, à savoir les sérieux problèmes de caméra que les joueurs peuvent rencontrer dans ce
DanganRonpa Another Episode : Ultra Despair Girls. Comme dit précédemment, il faut principalement parcourir de long couloirs étroits pour progresser dans l'aventure : fatalement, des soucis de ce genre étaient à prévoir. Il n'est donc pas rare de se faire toucher par un Monokuma arrivé par derrière et n'ayant pas laissé le temps de tourner la caméra. Un défaut d'autant plus vrai lors des combats de boss, qui demandent bien souvent de tourner en rond dans une arène en attendant que le point faible de l'adversaire se dévoile. Heureusement, le reste de la réalisation rattrape le tout, que ce soit l'ambiance sonore au poil ou la direction artistique si particulière de la série (le sang est par exemple rose fluo), faisant oublier des graphismes parfois assez vieillissants, quelques saccades et temps de chargement longuets.