A la manière d'un
Final Fantasy Type-0,
The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel suit les aventures d'un groupe d'étudiants qui suivent les cours d'une école militaire. Rean (le héros), Gaius, Laura et tous leurs copains de la Classe VII sont en effet lycéens à l'Académie de Thors, située dans l'Empire d'Erebonia. Un Empire où la paix n'est toutefois que précaire : le système de castes sépare les nobles des roturiers, les différentes nations ne s'entendent pas vraiment entre elles et la course aux améliorations militaires (rendue possible grâce à la découverte des Orbes) n'arrange pas les choses. Un contexte géopolitique intéressant mais qui reste malheureusement bien trop longtemps en retrait. En effet, il faut plusieurs dizaines d'heures de jeu (au moins 30) avant d'avoir le droit à une réelle progression. En attendant, le scénario se concentre plutôt sur les lycéens, leurs cours, leurs actions sur le terrain, leurs discussions... Bref, leur vie de tous les jours.
Big Hero 9
Au moins, cela a le mérite de permettre d'en apprendre toujours plus sur le background des personnages, que ce soit les principaux ou les secondaires. Chaque PNJ a ainsi un petit quelque chose à dire et les très nombreuses lignes de dialogue ont permis aux développeurs de réellement étoffer l'histoire des étudiants, qui se montrent finalement moins creux que d'autres héros d'autres J-RPG. Les réfractaires à la lecture sont d'ailleurs prévenus :
Trails of Cold Steel parle beaucoup et tout le temps. Quitte parfois à en faire, il est vrai, un peu trop, comme par exemple quand les PNJ s'épandent un peu trop pendant les quêtes annexes pour raconter des choses dont le joueur se fiche royalement. Un joueur qui a tout intérêt à parler anglais, puisque cet opus PS3 / PS Vita est intégralement en anglais, que ce soit au niveau des doublages ou des sous-titres. Ce qui est d'ailleurs dommage pour les voix, car avoir le choix entre l'anglais et le japonais est toujours quelque chose d'appréciable. Au moins, les doubleurs ont fait un bon boulot, ce qui permet de passer outre cette petite déception.
The Legend of Heroes : Trails of Cold Steel divise son temps en deux grosses principales activités : la vie au lycée et les missions sur le terrain.
Les journées passées à l'Académie de Thors occupent d'ailleurs la plus grosse partie du titre et proposent différentes petites activités, comme ce que peut faire un
Persona, par exemple. Ainsi, un calendrier est présent ingame et les jours se suivent et se ressemblent (ou pas) : le joueur doit ainsi suivre des cours et participer à des examens, mais il peut aussi effectuer les tâches qui lui sont parfois demandées (bien souvent livrer des objets ou visiter un endroit spécifique), faire des emplettes dans les magasins du campus, aller pêcher ou encore discuter avec ses camarades de classe. Un élément à d'ailleurs ne surtout par négliger car il fait grimper les liens qui unissent les lycéens entre eux. Et, vous vous en doutez certainement si vous êtes habitués des RPG : ces liens sont primordiaux durant les combats puisqu'ils permettent, par exemple, d'avoir droit à des attaques supplémentaires en soutien, à la manière de ce qui se faisait dans
Fire Emblem : Awakening. Il s'agit toutefois de bien choisir l'étudiant avec lequel on décide de passer du temps, car chaque journée n'offre qu'un nombre très limité de créneaux libres.
It's gonna be Legend... wait for it...
Lorsqu'ils ne se baladent pas dans les longs couloirs de leur Académie, les membres de la Classe VII sont envoyés dans différentes régions de l'Empire afin de participer à des exercices pratiques et de faire connaissance avec la populace locale. Ces passages se déroulent eux aussi toujours de la même manière : les héros reçoivent au petit matin une lettre regroupant plusieurs quêtes, annexes ou non, et libre à eux ensuite de les effectuer dans l'ordre désiré. Là encore, il s'agit principalement d'aller chercher un objet à un endroit pour l'amener à une personne spécifique, tuer un monstre particulièrement puissant ou parcourir un donjon plus ou moins long. N'espérez toutefois pas explorer en long, en large, en travers et en détails les contrées visitées, car les environnements sont tous composés de couloirs dans lesquels il est impossible de se perdre. Il est d'ailleurs également impossible de passer à côté d'un objectif puisqu'ils sont tous indiqués sur la mini-map (un point d'exclamation rouge pour les quêtes principales et vert pour les quêtes annexes), tout comme les ennemis d'ailleurs. Dommage, laisser le joueur fouiner aurait été plus stimulant, d'autant plus que les endroits à visiter sont, comme dit précédemment, assez restreints. Résultat : le tout devient vite répétitif et il faut réellement s'accrocher afin de progresser, d'autant plus que le scénario n'avance pas pendant trop longtemps.

Heureusement, le système de combat se montre pour sa part bien plus abouti et, à la manière d'un
Tales of, c'est clairement le point fort de ce
Trails of Cold Steel. Ces affrontements se déroulent au tour par tour dans des arènes assez petites, avec une difficulté bien calibrée et l'aspect stratégique est clairement mis en avant car les personnages peuvent effectuer de nombreuses actions. En dehors de l'attaque classique, plus ou moins puissante en fonction de l'arme du combattant (épée, sceptre, fusil à pompe, arc...) et de la nature de l'ennemi visé, les élèves ont en effet la possibilité de lancer des sorts – appelés ici Arts – en échange d'un ou plusieurs tours de ''charge'' ainsi que plusieurs points de mana. Mais un autre type d'attaque est proposé, à savoir les Crafts. Ces dernières piochent dans une jauge spéciale qui grimpe petit à petit et prennent différentes formes : attaques physiques (sur un ou plusieurs ennemis), attaques élémentaires (feu, eau, etc), augmentation de la défense, et ainsi de suite. Contrairement aux Arts, ces coups spéciaux sont lancés immédiatement, de quoi se sortir d'une situation délicate si besoin est. Attention toutefois à garder la jauge nécessaire suffisamment remplie puisque cette dernière sert aussi à lancer une attaque dévastatrice propre à chaque combattant, la S-Break (l'équivalent d'un Arte Mystique dans un
Tales of).
...ARY ! LEGENDARY !
Mais trois autres éléments stratégiques sont à prendre en compte : la place sur le terrain, les liens sociaux et l'utilisation des Quartz. Ainsi, les combattants peuvent se déplacer dans l'arène en échange d'un tour, histoire de se mettre en retrait si les points de vie se font faibles ou encore se rapprocher d'un allié que l'on désire soigner, certains sorts de soutien ne couvrant en effet qu'une zone réduite du terrain. Les liens, pour leur part, servent par exemple (comme indiqué plus haut) à lancer une attaque supplémentaire de manière plus ou moins aléatoire. Ces fameux liens grimpent lorsque le héros passe du temps avec les autres élèves, que ce soit durant son temps libre à l'école ou en s'adonnant à des parties de carte dans le train durant un voyage, mais également pendant les affrontements, bien que dans ce cas là la progression se fait bien plus lentement. Précisons tout de même qu'il est possible à tout moment de changer de partenaire lié durant un combat, histoire de bénéficier d'aides différentes. Enfin, les Quartz occupent aussi une place importante. Concrètement, chaque personnage possède un dispositif composé de Slots à débloquer dans lesquels on place ces fameuses Orbes, sachant qu'elles rajoutent des bonus variés : une meilleure défense, une attaque plus puissante ou encore de nouveaux sorts. Ces Quartz peuvent être achetés mais aussi créés grâce à des éléments spécifiques obtenus après chaque combat. Ils peuvent être changés autant que voulu, sauf pendant les affrontements (contrairement aux liens, donc).

Bref, autant d'éléments qui rendent les combats vraiment sympas, ce qui permet de contrebalancer le scénario progressant bien trop lentement, le côté répétitif des quêtes ou la réalisation globale. Il faut remettre les choses dans leur contexte : le jeu est en effet sorti, à l'origine, en septembre 2013 au Japon. Forcément, avec une sortie européenne en janvier 2016, soit plus de deux ans plus tard, la technique a accusé le coup. Les décors sont vides, les textures baveuses, les animations rigides et la modélisation varie du tout au tout d'un personnage à l'autre et d'un ennemi à l'autre. Et, malgré tout, de nombreux temps de chargement sont de la partie, que ce soit lorsque le joueur passe d'une zone à une autre ou tout simplement lorsqu'un combat, voire une cinématique, se lance. Quant aux musiques, elles sont plutôt sympas même si assez classiques et les doublages, comme dit précédemment, sont convaincants.