Il est d’un commun accord dans le milieu du jeu vidéo de commencer un test par le scénario. On peut supposer qu’un jeu se doit d’avoir une raison d’être pour exister. Mais apparemment Wario n’a pas lu « L’existentialisme est un Humanisme» car une raison d’être scénaristique, il n’en a pas. Il y a bien une cinématique lorsque l’on insère la galette dans le bloc noir poussiéreux (impossible de tout nettoyer, faut croire que la période d’inactivité de la Wii U a atteint un record de longévité), mais à part si vous avez consommé la moitié du stock de champignons hallucinogènes d’Amérique Latine, vous n’arriverez pas à y trouver un sens. De toute façon, le sens, on s’en tape.
Game & Wario est dans la pure lignée de
Wario Ware, ce qui signifie que ce qui nous intéresse c’est le fun. Et quand on parle de fun, on parle de fun immédiat (hormis la demi-heure d’attente à naviguer dans les menus de la Wii U ... comment ça je viens du sud et j’exagère ???).
Seul c'est bien mais à plusieurs c'est encore mieux !
Game & Wario, c’est une succession de mini-jeux, au gameplay simpliste, plus fous les uns que les autres. Les
Wario Ware ont cette particularité d’utiliser les technologies nouvelles offertes par
Nintendo. Ce fut le cas avec la DS puis la Wii. Ici, le jeu tirera parti des capacités de la mablette. Vous aurez le choix entre deux modes de jeu : un joueur, qui possède douze mini-jeux (c'est peu et c'est l'un des défauts principal du titre), à plusieurs avec 4 jeux inédits.
Le mode 1 joueur vous propose un seul niveau au départ, et il vous faudra débloquer les autres par la suite. Pour le faire, rien de plus simple, et c'est un second défaut car les mini-jeux sont trop faciles, il suffit d'en terminer un pour accéder au suivant. Vu la vitesse à laquelle on les enchaîne, on se pose rapidement de sérieuses questions quant à la durée de vie du titre, mais on pourra revenir ultérieurement sur chacun des niveaux pour se frotter à de nouveaux challenges voire même débloquer un mode deux joueurs (au sein du mode 1 joueur, oui oui c'est perturbant). Pour finir à 100 % un mini-jeu, il vous faudra passer pas mal de temps, et encore plus si vous voulez exploser vos records. Par exemple le jeu du Patchwork, où il vous faut reconstituer des dessins a l'aide de formes géométriques, possède bien une centaine de niveaux.
Qui veut jouer avec ma belette ?
Sans trop spoiler la nature des différents jeux disponibles, on peut dire qu’ils sont éclectiques et utilisent tous la mablette d’une manière différente. Il y a ce jeu de tir à l’arc où il vous faudra repousser des invasions de monstres. II faudra pour cela tenir la mablette verticalement et viser tout en tendant plus ou moins la corde de l’arc. Toujours en la tenant verticalement vous pourrez aussi jouer à un jeu de ski où le contrôle du skieur ressemble beaucoup à celui de la voiture dans le F-Zero de
Nintendo Land.
La meilleure utilisation du nouveau pad de
Nintendo revient aux jeux de journaliste et à celui du gamin qui essaie de finir, justement, son jeu tout en évitant de se faire chopper en flagrant délit par sa mère. Dans le cas du journaliste, on a affaire à un "Où est Charlie" géant dans lequel il vous faudra trouver une liste de suspects. En mettant la mablette face à l'écran de la TV, il est possible de se promener sur la scène avec la fonction gyroscopique et de zoomer sur les éléments importants. En cadrant bien pour avoir un maximum de points, vous pourrez prendre en photo les petits coquins qui se cachent. Dans le cas de l’enfant qui joue en cachette, c'est son jeu, qui apparaît sur le Pad, que l'on doit finir tout en gardant un œil sur la TV pour voir si la mère n'est pas dans le coin à vérifier que vous dormez réellement. Autant sur DS les deux écrans sont proches, autant sur Wii U l’effet est garanti, surtout que les bruitages sont là pour bien nous faire stresser. Une réussite.
Draw Something
Si l’on devait comparer
Game & Wario à
Nintendo Land on pourrait dire que le mode solo du premier est clairement le meilleur. Malheureusement, le mode multi ne propose pas réellement de jeux au gameplay asymétrique comme
Mario Chase et c’est vraiment dommage. Pourtant,
Game & Wario possède une arme secrète. Un Pictionary ! Ne riez pas ! Sur la quinzaine d'heures passées à pratiquer Wario, la moitié a dû être sur ce jeu. On se demande comment personne n’y a pensé avant mais la Wii U offre de réelles possibilités en termes de jeux de plateau (et de Jeu de Rôle à l’ancienne ), et
Game & Wario tape en plein dans le mille avec ce jeu de dessin. Non seulement c’est fun (et encore plus en japonais quand vous ne connaissez pas la moitié des mots), la mablette avec son stylet se prête parfaitement à ce genre d'exercice, mais en plus il existe une feature assez sympathique avec le Miiverse. Vous allez pouvoir inventer un sujet et le soumettre aux joueurs qui passeront par là en se connectant, ou bien vous-même tenter de montrer vos talents de dessinateur en répondant auxdits sujets. Certains valent le coup comme “la mort de Totoro” . Très intéressant. Le reste du mode multi est de qualité inégale. Il y a bien ce jeu à la
Assassin's Creed qui utilise l'asymétrie, où un joueur doit récupérer des pommes en se fondant dans une masse d'avatars qui se ressemblent tous pendant que l'autre joueur doit deviner qui il est, mais c'est bien loin de la qualité des mini-jeux asymétriques de
Nintendo Land.
La folie Nippone
Game & Wario conserve malgré tout l’atmosphère déjantée propre à la série. Il suffit de jeter un œil au pilier du titre, le Gachapon qui sort du cul d'une cigogne. En effet, chaque jeu réussi vous permettra d'obtenir une pièce que vous utiliserez sur la cigogne afin d'obtenir un objet à collectionner. Il y en a plus d'une centaine à débloquer. Certains sont seulement des textes informatifs sur le jeu mais d'autres seront interactifs, voire même des mini-jeux. Et là on atteint le summum de la débilité que l'on chérit tant. Par exemple, vous pouvez débloquer un espèce de bonhomme bizarre qui vous demande de lui parler. Quoi que l'on dise il répond d'un "non" péremptoire (il le dit d'une façon tellement drôle). Alors peut-être que mon japonais laisse à désirer mais après quelques essais infructueux je m’énerve sur le micro et lui gueule des "Non" à tout va. C'est a ce moment qu'il décide de me regarder et de me dire un grand "Oui" tout joyeux. Terriblement crétin mais tellement drôle. Du coup on se met à jouer et à rejouer pour collectionner ces concentrés de débilité en se demandant ce qui pourrait sortir du derrière de la cigogne le prochain coup.
