Bon, avant toute chose, soyons honnêtes deux minutes : les
Mario n'ont jamais brillé par leur extraordinaire scénario. Forcément,
Paper Mario : Color Splash n'allait pas changer la donne. Il est donc question ici du plombier et de ses amis (Peach et les Toads) se rendant à Port Barbouille, victime d'un mal plus ou moins mystérieux. En effet, l'endroit se couvre petit à petit de taches blanches, la faute à Bowser qui a dispersé les étoiles de couleurs aux quatre coins de l'île et aux Maskass qui, armés de pailles, n'hésitent pas à aspirer ces fameuses couleurs des décors et des personnages. Accompagné par le sympathique Peinturion et armé d'un marteau magique, Mario va donc tenter, une nouvelle fois, de régler le problème, en tapant partout pour balancer de la peinture et rendre ses couleurs à Port Barbouille. Une sorte d'antithèse de
Super Mario Sunshine sur GameCube quoi, où le but était justement d'effacer des taches de peinture, là encore sur une île.
Quadricolore
La première chose qui frappe lorsque l'on lance
Paper Mario : Color Splash, c'est son visuel soigné. On peut largement, sans trop se mouiller, dire que cet opus est le plus beau de la licence. Les graphismes rondouillards sont jolis, les environnements variés, les couleurs rendent bien et le tout est fluide. Il n'y a clairement pas photo par rapport à l'épisode précédent,
Sticker Star, qui était sorti à l'époque sur 3DS. Et comme si le côté mignon ne suffisait pas, tout le reste de la réalisation est à la hauteur. Les mélomanes apprécieront par exemple les musiques aux accents jazzy particulièrement délicieuses et collant bien avec l'ambiance. Cerise sur le gâteau, le tout profite d'une traduction française intégrale réellement soignée : un élément plus qu'indispensable lorsque l'on sait que la licence des
Paper Mario lorgne allègrement du côté de l'humour. Si cet épisode Wii U se montre légèrement en deçà de ses prédécesseurs à ce niveau-là, il propose tout de même son lot de dialogues absurdes et autres situations loufoques. Bref, une jolie réussite au niveau de sa réalisation qui se montre sans fausse note.

On ne peut malheureusement pas en dire autant du gameplay qui, même s'il se montre solide et tout de même agréable à prendre en main, souffre de quelques lourdeurs qui auraient pu être évitées. Le problème le plus évident se trouve au niveau des combats, qui impose différentes étapes avant que Mario puisse attaquer. Une fois que son tour vient (car le tout se passe au tour par tour), un deck de cartes s'ouvre : il s'agit alors de choisir celle de son choix (saut, marteau, boule de feu, champignon...), de la placer, de la peindre si elle est vierge (en appuyant sur l'écran de la mablette), puis de valider et de l'envoyer au héros pour qu'il puisse attaquer (en la faisant glisser vers le haut du GamePad). Amusant lors des premiers affrontements, ce système devient vite lourd, surtout que Mario peut porter de plus en plus de cartes et que trouver la bonne devient rapidement laborieux. Le joueur est donc vite tenté d'éviter les affrontements, surtout que ces derniers ne donnent pas d'expérience mais essentiellement des bulles de peinture que l'on peut aussi trouver dans les décors.

Des défauts qui ne gouachent rien ?
Le système d'attaque en lui-même fonctionne toutefois toujours aussi bien, imposant de respecter un certain timing afin de pouvoir multiplier les coups. Pas de panique toutefois si vous ratez car, en dehors des boss et de quelques passages un peu plus tendus, le challenge de ce
Paper Mario : Color Splash n'est globalement pas bien élevé. Et si votre deck se vide ? Car après tout, les combats sont nombreux et si le joueur utilise mal ses cartes durant son tour, elles se perdent. Là encore, rien de bien grave en soi puisqu'un système de roulette permettant de piocher une carte en échange de quelques pièces d'or est présent. Mais il est quasiment impossible de se retrouver à sec, tant ces fameuses cartes de combats peuvent se trouver à peu près partout : dans les blocs '' ?'', dans le décor, dans le loot après avoir remporté des affrontements ou encore dans des magasins. Bref, difficile de se retrouver en réelle difficulté, surtout si l'on prend vite l'habitude d'absolument tout explorer, notamment pour colorer toutes les taches blanches et viser le 100%.

Heureusement, explorer n'est pas vraiment un problème, en tout cas lors d'un premier run dans un niveau (car ces derniers renferment souvent deux étoiles de couleur et, une fois la première récupérée, il s'agit de tout se retaper pour aller chercher la seconde). En bon épisode
Mario qui se respecte, ce
Paper Mario : Color Splash propose un level-design soigné, des passages secrets que l'on prend plaisir à traquer et autres endroits inaccessibles au premier abord, qui demandent un peu de réflexion avant de pouvoir les atteindre. Il faut ainsi parfois utiliser des ''trucs'', qui sont en fait des objets du quotidien (ventilateur, citron, ventouse, etc) et qui, une fois essorés, se transforment en cartes. Une fois un ''truc'' débloqué, il peut être récupéré autant de fois que désiré au marché noir de Port Barbouille – en échange d'argent bien entendu, histoire de pouvoir également l'utiliser durant les affrontements. Il est aussi possible de découper certains endroits du décor pour se frayer un chemin. Un élément plutôt sympa mais loin d'être extraordinaire non plus. On apprécie déjà un peu plus les environnements qui se modifient parfois en temps réel, comme par exemple un chemin entier porté par des ennemis et qui manque de s'écraser sur Mario...