Tout le monde ou presque connait Ken le survivant. Star des mangas des années 80, la série a connu un destin tragique en étant coupée du club Dorothée très rapidement, jugée trop violente pour les bambins du pays des croissants au beurre. Dans un sens, c'est parfaitement vrai, le fond de commerce de la série est l'extrême brutalité des combats. En fait, pour résumer la violence, disons qu'il y a trois écoles d'art martiaux dans cet univers post-apocalyptique : le Hokuto, le Nanto et le Gento. L'une fait exploser les gens de l'intérieur, la seconde découpe littéralement ses victimes dans tous les sens (ce qui est pratique pour le saucisson) et la troisième envoie des rafales d'énergie dévastant les tissus cellulaires ennemis. Hokuto Muso, Fist of the North Star en français, vous propose de revivre le début de la saga, en incarnant le héros principal, Ken, mais aussi les autres protagonistes de la série que vous débloquerez à mesure que vous avancerez.

Hokuto de cuisine et Nanto de fourrure
Dans
Hokuto Muso, vous pourrez débloquer 8 personnages jouables, dont 5 peuvent être incarnés en mode story. Vous évoluez ad-vitam dans les mêmes décors rocailleux, ce qui aura tôt fait de vous agacer copieusement. D'accord, dans le manga ce n'est pas spécialement plus diversifié, il n'empêche qu'on aurait dans ce cas aimé un peu de créativité. Les graphismes des personnages remplissent le minimum syndical attendu sur une console Next Gen, et on aurait vraiment pu s'en contenter si la maniabilité n'avait pas été aussi calamiteuse. Alors oui, c'est vrai que c'est très très marrant d'utiliser les coups du Hokuto, plutôt respectueux de découper des gens à base de Nanto, mais diantre, que c'est inefficace. Ken réussit au mieux de sa forme à toucher 3 voire 4 adversaires à la fois, son panel de coup est tout de même très limité, et pire que tout, ses coéquipiers sont bien plus efficaces que lui. Vous avez les coups normaux, qui sont quasiment plus efficaces que les coups du Hokuto, qui eux sont plus dévastateurs mais aussi trop lents. La lenteur est d'ailleurs une des particularités de notre héros, qui possède une garde, ainsi qu'une esquive. Les deux sont absolument inutiles, puisque le temps de réaction est trop long, et vous aurez tôt fait de vous battre inexorablement et toujours de la même manière. Un des gros hics de cette adaptation, c'est la lenteur avec laquelle vous faites tout. Vous avancez lentement, esquivez lentement, gardez lentement, vous vous battez lentement... On est pas devant Derrick, mais tout de même.

Combats à mains nues, mais Hokuto quand même
Tout n'est pas mauvais dans Ken. D'abord, on retrouve vraiment avec plaisir les coups de ATATATATATATATATATATATA et autres références à la série jouissives. Le côté beat'em all est plutôt sympathique au départ, mais finit par agacer. Les barrières invisibles frustrantes, les murs qui se détruisent d'un coup de poing quand les grilles ne le peuvent pas, les objets à ramasser absolument inmaniables, et enfin des punks. Des tas de punks. Mais contrairement à
Dynasty Warriors, pas vraiment assez pour représenter un challenge. Les ennemis sont peu nombreux pour un jeu du style Muso, et on en vient à chercher la confrontation en permanence. Votre parcours n'est jamais vraiment mis en danger jusqu'au boss du niveau. Ceux-ci, fidèles à la série, se battent à peu près tous de la même manière : ils ont une barre de garde, qu'il faut briser, pour ensuite placer ses coups les plus puissants. Disgrâce infâme, vous devrez finir chacun d'eux avec une suite de QTE, ce qui ne serait pas bien grave si à la moindre erreur vous n'étiez pas obligés de recommencer quasiment tout le boulot. C'est fastidieux et très énervant. On prendra toutefois un peu plus de plaisir quand les panels de coups de personnages évoluent, au fur et à mesure que vous placerez des points de compétences. Ceux-ci font penser au système de FF13, en beaucoup plus simpliste. Autre point positif, vous pouvez reprendre les niveaux à 2 joueurs, écran splitté, pour tout péter. C'est pas le Pérou, mais c'est tout de même une sympathique alternative.
