Après avoir créé une incroyable polémique puis être devenu le fer de lance des développeurs en panne d'inspiration, les GTA-like n'ont jamais brillé par leur qualité, excepté la version PC de
Mafia. C'est ainsi que nous attendions
Saints Row avec curiosité, puisqu'il s'agit tout de même du premier GTA-like next gen, mais sans plus, vu toutes les déceptions auxquelles nous avons été confrontées.
Plagiat HD
Les développeurs de chez
Volition (
Freespace,
Red Faction) ont au moins eu le mérite d'être francs et de faire du
GTA sans le nier. Au final,
Saints Row ressemble comme deux gouttes d'eau au hit de
Rockstar : il est ainsi possible de se promener à pied et en voiture, bien sûr, mais aussi de prendre un casse-croutte au fast-food, de s'adonner à diverses activités et d'écouter de la musique grâce aux autoradios. Au niveau de la bande-son, ne cherchez pas la perle rare : les stations sont réalistes et assez fournies, mais les tubes se font malheureusement rares et vous aurez vite fait de vous contenter d'utiliser la radio comme fond sonore plutôt que pour flatter vos oreilles mélomanes. Vous pourrez même partir à la recherche des fameux 60 CD cachés partout dans le jeu pour écouter de nouveaux morceaux (vous pouvez aussi en acheter dans les boutiques). Comme dans
GTA San Andras, il est aussi possible de recouvrir les tags des gangs adverses afin d'arriver au 100% tant convoité par les fans. Enfin, vous pourrez personnaliser votre voiture dans l'un des garages clandestins, porter de nouveaux vêtements et même changer votre apparence chez le chirurgien esthétique.
Saints Row sera bien sûr l'occasion d'assister à une joyeuse guerre des gangs qui vous invitera à déambuler partout dans les rues de Stilwater. L'ambiance est très gangsta et rappelle très fortement celle de
GTA San Andreas avec son lot de Dud... heu de blacks déchaînés, de chinois mafieux et de ricains bourrés de sodas. Chaque gang porte ses couleurs : le violet tapette pour les Saints, le rouge communiste pour les Carnavales, le jaune cycliste pour les Vice Kings et le bleu Materazziesque pour les Wild Side Rollerz, les coups de boule en moins. Vous aurez l'occasion de découvrir les motivations de chacun des gangs au fil de petites cinématiques, bien moins ridicules graphiquement que celles de
GTA, mais sans véritable touche personnelle et surtout accompagnées d'agaçants sous-titres.
Saints Andreas
Comme dans tout GTA-like,
Saints Row vous invitera à remplir plein de missions pour chacun des gangs disponibles : il s'agit bien souvent de détourner un véhicule ou de tuer un méchant pas beau qui couche avec la copine du boss. Bien que représentant le fil conducteur du scénario, ces missions ne constituent qu'une petite partie du jeu, et il vous sera obligatoire de passer par les activités annexes pour pouvoir les débloquer. Assez nombreuses bien que pas très originales, elles consisteront par exemple à aller débaucher les putes des "concurrents", d'escorter un pervers haut placé pendant qu'une prostituée s'occupe de lui tout en évitant les paparazzi, d'aider un trafiquant de drogue à vendre sa came sans se faire buter, de provoquer de faux accidents pour récupérer une prime d'assurance, de cambrioler des boutiques la nuit et même de prendre en ôtage les gens à bord du véhicule que vous venez de voler ! Ces missions sont sympas mais on regrettera leur caractère obligatoire même si sans cet artifice, la durée de vie aurait été bien ridicule pour ceux qui ne souhaitent pas partir à la chasse aux CD et aux tags cachés. Toutefois, habillez-vous aux couleurs de votre gang pour tenter de gagner vite fait quelques points de respect, ça peut toujours servir...
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Le pad PS2, il pue (oui, c'est gratuit)
Oubliez la visée automatique dans
Saints Row : vous devrez viser grâce au stick analogique pour tuer vos ennemis. Ce système était indispensable vu l'importance du mode multijoueur. Même s'il risque de vous paraître lourd à maîtriser étant donné la piètre qualité des combats dans les GTA-like, il s'avère assez agréable à jouer, grâce à un curseur très large : visez à peu près sur l'ennemi et vous le toucherez à coup sûr. Et si vous n'y arrivez pas, faites donc appel à vos alliés, qui sauront se montrer bien plus effiaces que dans la plupart des autres jeux en équipe. Mais au-delà de ces détails, il faut souligner que tout le jeu a subi un lifting made in
Volition dans le but d'éradiquer les défauts de
GTA. Ainsi, vous pourrez recommencer une mission en appuyant sur un bouton, restaurant ainsi votre santé, vos munitions et mêmes vos alliés. En cas de problème dans un moment critique, vous pourrez appeler une ambulance pour vous soigner à l'aide de votre téléphone et même simplement vous cacher pour récupérer de la santé (à l'instar de
Call of Duty 2). Le plus gros ajout concerne le système de navigation sur la carte, bien plus lisible puisqu'il affiche le chemin le plus court vers votre objectif. Ce GPS est automatiquement mis à jour à chaque fois que vous devez atteindre un nouvel objectif. Si vous préférez flâner dans les rues de Stilwater, vous pouvez fixer un point de destination vous-même, comme par exemple le Forgive & Forget du coin si vous êtes poursuivis par les flics afin de vous faire pardonner par les autorités moyennant quelques brouzoufs. Notons aussi la présence du Quick Save, utilisable à tout moment et enregistrant votre progression au point de sauvegarde le plus proche. Enfin, le dernier progrès concerne la disparition d'une bonne quantité de bugs : il en reste encore, notamment la gestion farfelue de la physique, mais l'ensemble reste bien plus crédible qu'un
GTA San Andreas buggé jusqu'à la moëlle.
Mais c'est quoi l'arnaque ?
Le plus gros défaut de
Saints Row concerne sa ridicule aire de jeu. Bien plus réduite que la plupart de ses concurrents, on fait très vite le tour de la ville, même si son architecture est très travaillée et la richesse des textures hors du commun. Par conséquent, la durée de vie du jeu est assez mince. L'autre limitation gênante est l'impossibilité de conduire autre chose que des quatre roues : à une époque où les jeux nous proposent des balades en vélo, moto, avion et bateau, cela fait un peu limite. Sans compter l'absence de réel challenge tout au long de la partie, rappelant vaguement le syndrôme
Prey : il est possible de ressusciter son équipe dans un délai de 30 secondes, de recommencer instantanément les missions sans aucune limitation, sans parler des flics très simples à semer. Toutes ces lacunes dégradent un peu l'expérience de jeu, mais l'intérêt reste largement présent et c'est un réel plaisir de débouler à fond la caisse dans les rues de Stilwater.
Et c'est beau au moins ?
Il fallait garder le meilleur pour la fin : les graphismes next gen qui te déchirent la rétine de Playstationneux. Inutile de vous affoler,
Saints Row est loin d'être le plus beau jeu Xbox 360 : les décors restent assez basiques et les couleurs bien fades, ce qui n'est pas sans rappeler
Midtown Madness et ses gros buildings bien cubiques. Cependant, l'effort a été principalement porté sur la modélisation des protagonistes, bien plus riche que dans n'importe quel clone du genre, les effets spéciaux qui tirent partie de la puissance de la 360 avec de superbes explosions, des ombres à tout va et des reflets de partout, sans oublier les fines textures qui ornent chaque boutique. D'ailleurs, vous pouvez rentrer dans les bâtiments sans avoir à subir un désagréable temps de chargement, tout en offrant à vos yeux un spectacle assez agréable. En tout cas, on comprend mieux pourquoi la surface de jeu a été réduite quand on découvre tous les détails qui composent le monde de
Saints Row. Toute cette précision a un prix puisque l'on constate des ralentissements lorsque plusieurs véhicules sont affichés simultanément et que globalement, le trafic reste bien faible.
Et quand le Kevin rencontre d'autres Kevin
Côté multijoueur,
Saints Row n'a pas eu de mal à devenir le champion incontesté en la matière : après la blague
San Andreas et son mode deux joueurs bien pourri, et
Liberty City Stories et son mode finalement décevant, il restait pourtant de très nombreux concepts à exploiter. Ainsi,
Volition ne s'est pas privé d'ajouter plein de modes de jeux pour étoffer sa partie multijoueur. Pour commencer, on aura bien sûr affaire à deux modes deathmatch (solo et équipe jusqu'à seize joueurs) ainsi qu'à un mode à jouer en coopération avec un autre joueur dans lesquels vous devrez accomplir deux missions. Trois autres modes méritent un peu plus d'attention : dans "A la chaîne", vous devrez récupérer un maximum de chaînes en or dans le temps imparti et les revendre dans une boutique pour accumuler des brouzoufs. Ces colliers seront visibles autour de votre cou, et vos adversaires ne manqueront pas de s'en apercevoir pour tenter de vous dépouiller. "Pas ta caisse" fera appel à votre fibre Jacky, puisque votre gang devra posséder la voiture la plus tunée tout en essayant de détruire celle de vos concurrents. Enfin, "Garde du corps" met en scène un mac équipé d'un poing américain surpuissant capable de terrasser un adversaire très rapidement, entouré de ses acolytes armés jusqu'aux dents : l'objectif est d'atteindre votre lieu de destination sans se faire massacrer par le gang adverse. Pour ajouter un bonus Xbox Live, les développeurs ont même pensé à ajouter la possibilité de créer votre propre gang online, de recruter des membres et ainsi de tenter de devenir le plus gros gang du monde.
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