Turok arrive en tête de liste des sorties de l’année 2008, mais il ne faut pas pour autant en oublier la déferlante de FPS qu’il y a eu l’an passé sur notre territoire.
Battlefield,
Bioshock ou encore le dernier
Call of Duty en date ont su imposer des bases plus qu’impressionnantes. Les développeurs de
Propaganda Games se sont-ils assez décarcassés pour nous sortir un titre qui sera à la hauteur de ses prédécesseurs ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans une autopsie approfondie de ce soft aux mille et un dangers enfouis dans les fins fonds de la jungle.
Dans la jungle, terrible jungle, turok est mort ce soir
Vous incarnez donc John Turok, membre actif de l’équipe Whiskey envoyée éliminer Roland Kane, chef actif d’un groupe de mercenaires et accessoirement criminels de guerre. Rappelons tout de même que Mr. Kane était par le passé le mentor de Turok, qui faisait donc partie de son corps d’élite, et qu’il a trahi par la suite (c’est Turok qui l’a trahi hein, vous aviez compris de toute façon, pas vrai ?!). Affiché dès le début comme déserteur et traître, vous comprendrez (oui encore) aisément pourquoi il n’est pas accueilli en héros dans sa nouvelle équipe. Cependant, il saura démontrer sa valeur et sauvera quelques vies histoire de montrer à tout le monde qu’il n’est animé que de bonnes intentions. Le tout se passe sur une planète qui ressemble à la Terre, mais qui est uniquement peuplée de soldats et de bêtes en tout genre vivant tapis dans les fourrés.
Les fourrés de la jungle, ils sont bien connus ! Là dessus, les développeurs de chez
Propaganda ont mis le paquet. John (oui, c'est le véritable prénom de Mr.Turok) évolue au sein d’une forêt tropicale plongée dans une ambiance des plus prenantes. Des bruits divers de la nature jusqu’aux grognements de vos amis les dinosaures, tout est prétexte à vous plonger dans une ambiance oppressante et angoissante à souhait. Imaginez-vous, seul avec votre **** (voyons, un peu de délicatesse) et votre couteau au milieu de ces immenses espaces verts, à l’affût du moindre buisson remuant, toujours sur vos gardes de peur de vous faire croquer par un dinosaure tel le Kago engloutissant un morceau de coppa tout frais. Tel est ce qui vous attend si vous décidez de prendre la voix du chasseur et d’incarner Turok !
Faut pas jouer à cache cache quand la chasse est ouverte
D’ailleurs, un chasseur sachant chasser sans son chien est un chasseur qui est au minimum équipé d’une mitraille légère, d’un fusil à pompe, d’un pistolet à impulsion ou autre jouet fourni avec la notice. Tel est l’attirail qui vous sera proposé pour avancer dans l’aventure. Bien évidement ce n’est pas tout, vous disposerez également de fusil à lunette ou encore d’un arc. Notre petit Johnny Jo ayant des origines indiennes, il fallait bien lui faire honneur. Enfin, malgré les apparences, cette dernière arme se révèlera très utile lorsque vous voudrez vous infiltrer quelque part sans vous faire remarquer.
Tiens, ça y est, ça parle d’infiltration. Ah, elles sont loin nos années Nintendo 64 où l’on tirait à tout va sur de la barbaque bien fraîche. L’épisode sorti sur Xbox, PS2 et Gamecube nous avait déjà mis sur la voie, mais nous voici quasi complètement installé aux commandes d’un jeu d’infiltration. Sans pousser jusqu’aux premiers
Rainbow Six, vous devrez apprendre à vous faire discret lorsque le besoin s’en fait sentir si vous ne voulez pas avoir à vous retrouver face à une horde de soldats tous plus coriaces les uns que les autres et qui ne demandent qu’une seule chose, votre peau.
Propaganda n’est pas équilibriste
Pour ce qui est de vos adversaires, ce sera une rude épreuve que de leur faire front sans cesse. Avec des respawns incessants, ceux-ci ne se lasseront jamais de vous attaquer de toute part si vous ne décidez pas de faire le bon mouvement au bon moment. Allant de la patrouille de routine au véritable guet-apens, ceux-ci savent se montrer coriaces lorsqu’ils ont décidé de vous plomber. Fort heureusement, vous pourrez compter sur le soutien de vos amis immortels. Et oui, toute votre équipe est issue de la famille Highlander. Mais nulle raison de s’en plaindre, au contraire, ça ne pourra que vous être utile. Enfin, vous aurez peut-être saisi le sens de ce titre avec ces quelques lignes. Le dosage des assauts, du borinage ainsi que de la fréquence de réapparition des ennemis aurait pu être nettement plus équilibré pour nous éviter l’impression de tirer sur des sacs de sable.
Toujours concernant les bots, l’IA aurait également pu bénéficier d’un petit coup de boost, car une fois qu’ils vous ont pris en grippe, ces derniers n’auront de cesse de s’acharner sur vous tant que vous n’aurez pas rendu l’âme. Des phases d’action qui peuvent donc parfois se montrer très lourdes et qui poussent à recommencer les niveaux plus que nécessaire. Etant donné que l’on est dans le paragraphe destruction massive, je pense qu’un petit mot que le calibrage du viseur n’est pas de trop. La visée est trop « rigide ». Même en baissant la sensibilité au plus bas, il est encore difficile de déplacer le pointeur (qui s’adapte à chaque arme) avec fluidité et délicatesse. Un détail pour certains, une véritable plaie pour d’autres, cette histoire de viseur a tout de même de quoi faire grincer les dents.
Pour votre cuisson ce sera ? « Saignant ! »
Enfin, heureusement les armes ne sont pas tout, et vous apprendrez très vite que votre héros excelle dans le maniement de lame et est capable de vous égorger ; tout ce qui passe à portée de bras, que ce soit en plein affrontement ou dans la plus grande discrétion. Cette arme qui peut sembler la plus futile se révèlera votre meilleure amie tout au long de l’aventure, puisque lorsque vous vous ferez attaquer par plusieurs dino génétiquement modifiés, aux oubliettes les mitraillettes et autres fusils à pompe qui vous font perdre du temps en visée ou rechargement, un bon coup de couteau bien placé et illustré par une mini séquence sera le plus efficace.
Après la séance d’apprenti boucher, terminons notre article sur un petit point technique. Donc
Turok c’est quoi ? Une vieille licence remise au goût du jour, une équipe chez
Propaganda qui fait partie de
Disney Interactive, et qui donc n’est pas composée entièrement de novices, mais surtout qui a développé le titre sur l’Unreal Engine 3. La mouture étant à la mode ces derniers temps, il est vrai qu’il aurait été dur de passer à côté sans pouvoir proposer quelque chose de mieux. Mais si c’était pour nous fournir des personnages aux traits figés et à l’expression vulgaire, ce n’était pas forcément nécessaire. Voici donc un autre petit détail, mais de taille, que nous pourrions reprocher à
Turok : son manque d’approfondissement graphique qui donne par la même occasion un vieil air de loubard latino-indien au personnage principal. Un anti-héros ? Peut-être. Un petit peu de charisme ? Certainement pas.