Test : GTA IV - Xbox 360

GTA IV - Xbox 360
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Petits Prolégomènes introductifs en guise de mise en bouche ! Avant de procéder à l’Introduction du manche tentateur dans l’orbe consacré du pêché, veuillez avoir soin d’attiser délicatement, d’un rai d’ardeur digitale, la petite framboise pubienne à l’orée du buisson. Agitez ensuite le frais bourgeon d’un mouvement répété et souple autour de la crête dardante. Versez une tendre gutulle de salive sur la protubérance effarouchée en même temps que le métacarpe glisse par le bâillement latéral de l’ouïe séreuse. Travaillez d’un bout de doigt souple la chair molle et chaude sur la lèvre du précipice en ayant garde d’accentuer trop ostensiblement l’appui de vos anguleuses articulations sur la partie sensible de la fibrille nerveuse. Laissez abondamment suinter la terre rouge du désir comme la phalange épouse tendrement le fourreau de moiteur au fond de l’abyme. Produisez un mouvement de crochet progressif et pressurez par petites saccades fluides le cœur palpitant du cratère. Ecoutez le rythme léger des spasmes qui secouent l’antre chaude et essayez d’accorder le va et vient de vos doigts à la petite musique de ses ondes. Poursuivez ces savantes caresses jusqu’à obtenir un battement franc et régulier puis dégagez d’une pression un peu plus prompte sur le dôme du môle cramoisi l’infime sursaut de pudeur qui se cache derrière les volets humides du bouquet vulveux. Vous pouvez également stimuler l’ouverture de la belle corolle rouge en attendrissant l’œil rond de l’hypnose à la périphérie dilatée du plaisir d’un très léger effleurement rotatif. Prolongez le martyre de ces palpations « préprandiales » jusqu’à obtenir trois ou quatre perles de délicieuse ambroisie à la surface satinée de la petite toison. A cet instant devrait rouler à vos narines un mince fumet de port de pêche, signe que ces préparatifs introductifs touchent à leur fin ! Vous pouvez dorénavant engagez l’aiguillon impatient au fond des muqueuses attendries et jouir tout à votre aise des plaisirs consécutifs à une introduction soigneusement menée ! Et, votre éducation en termes de préliminaires étant faite, entamer la lecture de notre article à propos du très attendu GTA IV dont la version PC vient tout juste d’être commercialisée…
Commençons ce test en évoquant les fâcheux égarements de Rockstar en terme de stratégie commerciale. Si la sortie du jeu consoles, il y a quelques mois, s’est passée sans heurts majeurs, la commercialisation de la version PC de GTA IV a suscité nombre de vives polémiques sur les forums du développeur. A quelques rares exceptions près, les journalistes de la scène vidéoludique internationale [attention pommade], un peu trop prompts à encenser un titre dont les vertus avaient été déjà largement démontrées par l’excellente tenue des versions consoles, ont souvent omis de mentionner les défaillances parasitaires dont était affublé la mouture originelle du jeu. Erreurs graphiques à foison [notamment sur les cartes nVidia], problèmes insolubles avec l’intolérable dispositif de protection [SecumROM], impossibilité de lancer le titre sans se voir grossièrement réexpédier sur le bureau, louvoiements extravagants du Games for Windows Live, les premiers acheteurs de GTA IV ont eu la désagréable surprise de découvrir un titre ayant manifestement outrepassé les impératifs d’un bon débogage en règle. Si ce genre de désagréments peut être expliqué par la difficulté que certains petits éditeurs comme Deep Silver rencontrent lorsqu’il s’agit de mener de vastes campagnes de mises au point avec les moyens qui sont les leurs, le cas de GTA IV, conçu par un développeur d’envergure et subventionné par Microsoft semble beaucoup plus inexcusable. Il est heureux que Rockstar n’ait pas tardé à proposer une rustine rudimentaire mais efficace sous la forme d’un patch. Espérons que d’autres suivront très bientôt et que les joueurs n’auront pas à se contenter de ce premier jet bancal. Le titre mérite assurément mieux qu’une ébauche brouillonne. Notons, pour ceux qui aurait toujours quelques soucis avec le dispositif de protection du titre, que des cracks [bien sûr illégaux] existent et permettent d’en contourner les déraillements intempestifs. Il est plus que regrettable que l’utilisateur légal en soit rendu à ce genre de subterfuge frauduleux pour parer aux inconséquentes décisions des éditeurs… En marge de cette grisaille préliminaire qui entache dès l’abord la fabuleuse plongée dans les entrailles sulfureuses de Liberty City, nous aurons toutefois l’honnêteté de faire remarquer que nous prenons là l’initiative de relayer la grogne pour laquelle Internet a servi de tribune puisque, sur nos machines de tests, le jeu s’est comporté de manière satisfaisante. Nous n’avons pour notre part relevé que des problèmes d’affichage somme toute mineurs, et des retours au bureau finalement assez exceptionnels. Le dieu de la statistique était manifestement de notre côté… Un exemple ne saurait toutefois avoir force d’argument.

3615 Code Kineuveut

Niko Bellic, vétéran des guerres Dalmates [ex-Yougoslavie] débarque dans la mégapole de Liberty City à l’aube d’une journée d’hiver grisâtre, avec en tête les promesses d’ascension fulgurante inhérentes au rêve américain. Récupéré par son Cousin, Roman, un mythomane excentrique, petit propriétaire d’une entreprise de taxis et – accessoirement – créancier de la pègre locale, vivant dans un bouge décrit comme le palais des rois Babyloniens Niko, qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot, va rapidement découvrir que les moyens légaux de faire fortune à Liberty City sont infiniment moins profus que ceux offerts par les milieux interlopes de la ville. Qui plus est, la propension du cousin Roman à emprunter des sommes considérables aux petites frappes d’immigrés qui pullulent dans les sentines de la cité va évidemment précipiter Niko dans la criminalité la plus abjecte. C’est que le gars Niko, milicien serbe habitué aux prouesses maquisardes, a une façon pour le moins expéditive de résoudre les conflits de voisinage. En quelques rencontres inopportunes, le cercle vicieux des règlements de compte aura déjà jeté le jeune citoyen de Liberty City dans une vaste guerre d’influence où s’opposeront ceux qui entendent profiter de ses talents de brute sanguinaire et ceux qui comptent bien se débarrasser de ce nouveau gêneur. Il sera dès lors question de fusillade entre ressortissants de l’ancienne alliance soviétique, d’extermination de mafieux russes, de trafic de drogue ou d’influence face à des policiers corrompus, de braquage en tout genre, d’éradication d’avocats véreux, de courses poursuite en voitures [volées] dans les rues de la ville, bref de toutes les réjouissances que se doit d’offrir un jeu griffé Rockstar. Le scénario entrelarde avec une adresse narrative rare les coalitions et les trahisons et décharge ses salves de fiel et de souffre à la manière d’un film. Si l’on n’échappe évidemment pas aux archétypes caricaturaux du genre et si les scènes cinématiques avouent complaisamment leur volonté de surenchère, reconnaissons toutefois que le titre joue pleinement la carte de la maturité ; expurgé de tout humour et de toute dérision, le monde de la pègre de ce nouveau GTA est absolument impitoyable. Les portraits des différents protagonistes sont taillés dans l’obsidienne et la saumure. Comme à son habitude, l’éditeur a pris l’initiative de ne pas doubler les dialogues de son titre, ce qui permet de profiter pleinement de l’excellent travail de scénarisation et de mise en scène.

Du paradoxe de la Violence Symbolique

Contrairement aux épisodes précédents, ce nouveau GTA fait donc la part belle à un premier degré glaçant, tant au niveau de la forme que du fond. Si la violence de San Andreas était aisément tolérable étant entendu l’apprêt de dérision et de pastiche dont était enrobé le titre, le quatrième volet de Grand Thief Auto garde froidement les pieds sur terre et réduit l’euphorie délirante à laquelle nous avait habitués la franchise à un réalisme particulièrement déstabilisant. Ici, l’humour et la parodie n’ont pas leur place et le scénario, au lieu de s’inscrire au milieu d’évènements improbables autant que jubilatoires n’hésite pas prendre froidement appui sur les ressorts de la tragédie. L’intrigue, d’une sauvagerie oppressante, choit dans l’asphyxiant confinement des stéréotypes saumâtres que véhicule usuellement le genre auquel elle appartient. Par voie de conséquence tout ce qui restait symboliquement lié à l’aspect proprement ludique et délirant de San Andreas a disparu ; il n’est plus question, par exemple, de recevoir quelque émolument symbolique en récompense d’une cascade explosive. Plus question de piloter une moissonneuse batteuse ni de ramasser une kalachnikov sur la terrasse d’un restaurant… La brutalité du monde réel impose ses règles au monde jadis farfelu de GTA. Et les personnages ont subi la même cure anti-parodique. Niko Bellic a connu les affres de la guerre civile en Europe orientale et les amis d’hier finissent d’ailleurs souvent face au réticule d’un homme qu’aucun scrupule ne semble embarrasser et qui substitue aux armes du dialogue celles de ses incessantes volées de plomb. Le public averti se félicitera certainement de cette orientation politiquement incorrecte, de cette radicale absence de concession face à la menace de censure que fait perpétuellement planer le légat sur un loisir qui porte toujours [et peut être abusivement parfois] le nom de « jeu » ; les pères et les mères de France considéreront avec consternation le sourire inscrit à la commissure de leur progéniture et maugréeront contre ce qu’ils auront tôt fait d’associer à une apologie de la criminalité gratuite. Notre expérience nous fera plutôt adopter une position médiane au regard des intarissables polémiques que ne manque jamais de susciter la sortie des jeux signés Rockstar. Pour avoir joué à GTA IV en compagnie d’un gamin d’une douzaine d’années, il nous faut reconnaître que le réalisme avec lequel l’univers de la criminalité se déploie dans le nouveau titre du développeur américain a au moins l’avantage de ne pas « banaliser » la violence en la délayant dans une soupe de faux semblant puérilement symboliques et se permet de renvoyer froidement à la face du joueur la gifle de sa barbarie cinglante. Rockstar a eu la délicatesse de ne pas rendre Niko Bellic trop attachant ; et ses pairs n’attirent guère plus la sympathie ! Certains des drames qui émaillent la trame narrative du jeu auront même réussi à tirer des larmes à notre jeune collègue… Voilà qui arrive rarement lorsque l’opacité du signe oblitère trop ostensiblement la réalité qu’il remplace… En ceci, GTA IV devrait davantage porter le nom d’expérience interactive que celui, largement fustigé, de « Jeu Vidéo »… Rien qui ne soit toutefois susceptible d’opérer le retour en grâce de cette stupide et fameuse galéjade que l’on nomme communément « l’innocence des enfants »… Ici s’arrête selon nous la polémique !

Entre Plastique et Plastic

La volonté de produire un jeu aux mécanismes relativement réalistes s’accorde parfaitement au soin apporté à la réalisation globale du jeu. Impossible d’éviter le piège des superlatifs face au fabuleux travail de modélisation fourni par l’éditeur américain ! Dès les premières foulées sur les trottoirs de Liberty City, on s’aperçoit que la ville fourmille de détails d’une richesse proprement inouïe. Les taxis jettent des canettes de soda par les vitres, les passants lisent leur journal en traversant la chaussée, le métro aérien projette son train d’ocelles ombragées sur les irrégularités de l’asphalte, les postes de télévision crépitent d’émissions hilarantes, les spots d’informations diffusés sur les innombrables radios que compte de la ville énumèrent entre deux tubes vos exploits de la nuit… En termes de rendu graphique, la modélisation un rien grossière des précédents épisodes laisse ici place à un souci du détail dont on se demande comment nos machines parviennent à rendre l’incroyable cohérence. Même les intérieurs des bâtiments, asiles à l’abandon, hangars, usines, appartements luxueux, taudis aux murs criblés de dartres, peuvent aisément rivaliser avec les meilleurs FPS du moment. Chaque quartier s’illustre par une tonalité propre, des faux-bourgs prolétaires surplombés par les autostrades aux gigantesques avenues qui éventrent les quartiers d’affaires, bordés de parcs boisés et de gratte-ciels immenses, en passant par la déliquescence brune des zone portuaires et industrielles… Si l’on ne retrouve évidemment pas la variété qui nous avait tant éblouit dans San Andreas, avec ses zones extra-urbaines, ses petits bourgs campagnards, ses canyons désertiques et ses montagnes arboricoles, si Liberty City souffre de l’aspect monolithique de la ville dont elle s’inspire [New York], ce resserrement au niveau de la variété des environnements profite à la qualité de la modélisation générale de sorte que chaque rue, chaque bâtiment, chaque pont, chaque immeuble, chaque recoin de la monumentale mégapole paraît véritablement unique… Les textures, d’une finesse remarquable, isolent chaque parcelle de matière et des jeux de réverbération et d’ombre impeccablement reproduits accentuent la saisissante impression de profondeur et de réalisme. Jamais univers virtuel ne sembla aussi « vivant »… La réalisation des automédons a évidemment bénéficié du même travail de refonte totale. Non seulement on reconnaît au premier coup d’œil [et même au premier coup d’esgourde] la marque et le modèle de chaque véhicule, Porsche, Pontiac, Ferrari, Bentley, Aston Martin, Dodge, Chevrolet, Cadillac, Harley et autres gros cubes nippons mais le moteur de gestion physique se chargeant de rendre les particularités de leur conduite s’avère plus efficace que celui de nombreux jeux de course orientés arcade actuellement disponibles sur le marché. Les pilotes de goût apprécieront assurément ce net revirement dans l’orientation de la partie conduite du jeu ! Les quatre suspensions semblent enfin gérées de manière parfaitement indépendante de sorte qu’enjamber les trottoirs avec force conviction lancera le châssis dans de folles embardées et qu’un coup d’accélérateur un rien intempestif sur une déclivité latérale de la chaussée fera généreusement glisser le train arrière. Tirer inconsidérément sur le frein à main vous enverra le plus souvent à contre sens de la circulation, avec en prime de magnifiques serpentins de gomme répandus sur l’asphalte et une embrassade un peu trop vive entre l’avant de votre voiture et la pile de soutainement d’un pont projettera la malheureux conducteur au travers du pare-brise. On est ici très loin de du pilotage rudimentaire auquel nous avaient accoutumés les épisodes précédents…

Grand Thief Babioles !

Si la variété des environnements a subi une réduction drastique depuis San Andreas, les possibilités de se divertir ont également du se plier à une diète radicale… Fini les réjouissances bien débiles qui coloraient les épisodes précédents. Le parti pris de réalisme a forcé les développeurs à opérer quelques coupes sombres dans les petites babioles farfelues qui agrémentaient le gameplay des opus antérieurs. Il n’est ainsi plus possible de détourner un taxi pour transporter des usagers apeurés d’un bout à l’autre de la ville et ramasser au passage quelques pourboires mirobolants ; plus possible non plus de détourner les avions de l’aéroport même si la présence de quelques hélicoptères permet de faire gagner à la déliquescence un bon millier de pieds dans les zones de hautes turbulences de la stratosphère… Les compétitions de motos ou de stock-cars, les cabrioles en BMX, les missions d’ambulancier ou de pompier et même toute l’infrastructure immobilière qui vous autorisait naguère à acquérir garages spacieux et logis dispendieux sont également passés par pertes et profits. Puisqu’il n’est plus question de constituer un empire immobilier [les planques vous sont gracieusement offertes au cours de la progression du scénario], les abondants moyens financiers auxquels vous donnera accès la réussite des diverses missions qui parsèment le jeu se réduisent à quelques signes extérieurs de richesse sans grand intérêt, l’extermination de vos ennemis se chargeant la plupart du temps de garrotter les plaies ouvertes dans votre arsenal. Plus gênante encore, la disparition des courses illégales dans les rues de la ville au milieu de la circulation. La qualité du moteur de gestion des véhicules aurait pourtant rendu l’activité plus qu’attrayante… Heureusement, le mode de jeu en Ligne, transitant par l’imbuvable [une appréciation très personnelle] système conçu par Microsoft, disponible a tout instant via la pression sur une simple touche, permet de palier aux carences du jeu solo. Là on récupère enfin la possibilité de semer la terreur sur l’asphalte brûlant de Liberty City au travers de courses virevoltantes, hautes en coups fourrés et en chausses trappes. C’est d’ailleurs ici que la dextérité de Niko Bellic, l’homme qui conduit d’une main et dégoupille les grenades de l’autre, devient vraiment hilarante… Les explosions tous azimuts et les carcasses fumantes qui jonchent le décor urbain nous ramènent davantage vers les furieuses chevauchées de Mad Max que vers les concours de tôle pliée de Burnout Paradise. Si l’action n’était pas si frénétique et les parties si stimulantes nous aurions bien envie de prendre le temps de pousser un profond soupir de plaisir… Si la volonté d’accroître le réalisme d’un cran a donc eu raison des activités les plus cocasses qui effilochaient naguère l’ombilic narratif de San Andreas, on n’en retrouve pas moins certains invariants force de la franchise GTA comme les sauts spectaculaires disséminés comme il se doit à l’embouchure d’une déclive ou contre le remblai d’une impasse ; si ces derniers s’avèrent idéaux pour faire de l’« épat » ou, plus prosaïquement, pour mettre en déroute vos poursuivants, la manne de dollars dont vous voyiez jadis nanti à désormais disparu, réalisme oblige. On retrouve également la possibilité de détourner une voiture de police à toutes fins d’aider à l’épuration des sentines crasses de Liberty City. L’interface de ses missions a d’ailleurs reçu l’appoint d’un lifting particulièrement audacieux puisqu’il est désormais possible d’utiliser toutes les fonctions névralgiques de l’ordinateur dont sont équipées les véhicules des forces de l’ordre. Le joueur peut ainsi tenter de recouper ses informations avec celles du fichier de la police, repérer un prévenu sur la carte, opter pour l’infraction qui correspond le mieux à ses goûts du moment et revêtir pour une poignée de minutes l’uniforme si seyant de l’inspecteur Callahan, poursuite, fusillade, extermination, incinération, carnage etc… Ici encore le réalisme prime et hormis les quelques cas d’inscription de ses missions dans la trame narrative du jeu, elles ne sont plus là qu’à titre de bonus et n’offrent plus aucune progression dans leur difficulté ni aucune récompense singulière au terme de l’épopée héroïque contre les criminels de tout bois. Dommage. Au registre des indispensables superfluités cosmétiques dont se revendiquent les mille riens savoureux de votre vie sociale, on récupère ici les boutiques de vêtements, les restaurants, les bars et autres lieux de plaisantes distractions, autant d’occasions de se livrer à de petits jeux rudimentaires mais sympathiques [fléchettes, bowling, etc.] lesquels allègent l’atmosphère de sombre violence qui imprègne GTA IV. A ses à côtés superfétatoires que connaissent bien les adeptes de la franchise, Rockstar a eu la bonne idée d’adjoindre des cybercafés qui permettront de se livrer à la drague virtuelle sur une réplique miniature de l’immense toile planétaire ainsi qu’à d’autres petites mignardises inutiles mais délassantes. Vivifiante récréation entre deux fantasias carnassières !

Amputation, Pontage coronarien et Chirurgie Esthétique

La chirurgie gloutonne du Professeur Rockstar a amputé GTA de ses élans les plus burlesques ? Oui certes, la féérie de situations improbables qui rendait digeste la barbarie des précédents épisodes a été immolée sur l’autel du réalisme, mais le professeur a profité de ses dispositions nouvelles pour revoir les défauts fondamentaux de son mode opératoire. On n’insistera pas davantage sur les excellentes prestations qu’exige désormais le pilotage des véhicules et l’approche délicieusement rigoureuse que réclame la gestion physique très satisfaisante de ceux ci. On a déjà dit combien les courses poursuites y gagnaient en intensité ; impossible de retourner sur San Andreas après avoir goûté aux glissades funambulesques que proposent les chignoles de ce nouveau volet ! Mais les développeurs ont eu la sagesse d’améliorer également la précision souvent lacunaire des scènes de fusillades lesquelles, avouons le, s’avéraient parfois rébarbatives dans les épisodes antérieurs. Prenant acte des innovations aperçues dans des titres tels que Gears of War, Niko Bellic ne s’arcboute plus sur ses vérins fémoraux comme le faisaient ses devanciers. Ce que l’homme a perdu en légèreté [jamais tueur fut plus glacial et plus rigide que ce serbe là], il l’a gagné en souplesse dans son évolution. Niko, gymnaste arborant les armoiries du grand banditisme, peut désormais prendre appui à l’angle d’un mur et passer le bras par l’ouverture pour tirer à l’aveugle sans offrir stupidement sa caboche à la grenaille ennemie ; il sait se retrancher derrière une caisse ou une pile et sortir de sa niche uniquement lorsque ses assaillants rechargent. Comme vos coreligionnaires de pugilats jouissent des mêmes latitudes comportementales que vous et que l’intelligence artificielle ne manque finalement pas de mordant, utilisant avec bonheur toutes les ressources de l’environnement pour vous déloger de vos niches, les combats deviennent enfin passionnants. Le système de visée, infiniment moins approximatif qu’avant, ne laisse plus guère la place à la chance et la localisation très précise des coups infligés, assortie d’un moteur de gestion de la physique très performant, autorise toutes sortes d’immondes bavures et autres exécutions expéditives. Autre modification bienvenue, la gestion de votre indice de recherche. Si la maréchaussée de Liberty City se montre toujours aussi conciliante lorsqu’il s’agit de sanctionner les infractions mineures telles que la rupture d’une barrière de péage ou l’emboutissage accidentel des véhicules de vos concitoyens, elle n’en veille pas moins à juguler vos petits dérapages intempestifs. Mais là où, après une tuerie spectaculaire, il fallait naguère courir après d’aberrantes étoiles jaunes signalant d’improbables icônes de corruption afin de rendre à ces messieurs en uniforme un peu de leur mansuétude proverbiale, il faudra désormais s’ingénier à quitter au plus vite leur zone de surveillance et vous fondre un moment dans l’anonymat de la citoyenneté sans histoires si vous ne voulez pas finir sous les verrous [encore que…]. Voilà qui est tout à la fois plus réaliste et infiniment plus plaisant. Evidemment, plus vos écarts de conduite sont importants et plus la sphère de recherche et les moyens déployés par la préfecture s’élargissent ; à partir de trois étoiles, il faudra vous attendre à devoir semer des hélicoptères et à franchir les barrages dressés par ces messieurs les fédéraux. Comme les forces que les commissariats locaux vous opposent apparaissent sur le radar, votre évasion pourra être pleinement concertée, étant entendu que si vos plaques d’immatriculation croisent par mégarde le chemin d’un sheriff de quartier, la sphère de recherche se recentre soudain sur lui et les véhicules de la maréchaussée se mettent à converger derechef vers votre nouvelle localisation. Autre adjonction intéressante et spécifique à ce quatrième volet, les quelques bifurcations scénaristiques qui frangent votre progression dans le goulet de l’intrigue principale. A certains moments clefs il vous faudra élire vos amis et désigner vos ennemis, spéculer à l’aveugle sur les gains et les pertes inhérents à votre comportement face à une situation d’alternatives incompossibles et ainsi choisir de prendre préférentiellement appui sur telle branche du scénario. Evidemment la liberté que l’on vous offre ici est éminemment conditionnelle et n’aura pas les mêmes répercutions fondamentales que l’alignement d’un personnage de jeu de rôle mais elle a néanmoins le mérite de tout à la fois ramifier un peu l’aventure et d’accroître la sensation de responsabilité qu’éprouve le joueur face au déroulement immuable de l’histoire. Il existe ainsi au moins deux fins différentes à ce GTA IV

Des exclusivités VRAIMENT exclusives !

La version PC de GTA IV, commercialisée plusieurs mois après ses consœurs consoles, entend consoler [sic] les PCistes en leur fournissant quelques exclusivités alléchantes… Faisons humblement l’impasse sur la cataracte de défaillances inexcusables que n’eurent pas à essuyer les détenteurs des versions consoles [un portage vraiment calamiteux, avouons-le] et focalisons notre attention sur ce qui est susceptible de constituer une véritable valeur ajoutée. Tout d’abord le jeu propose désormais des textures très haute résolution censées améliorer grandement la qualité déjà hypnotisante du rendu sur les machines haut de gamme. Nous aurons hélas toutes les peines du monde à vous donner notre opinion quant à cette adjonction puisque notre machine de test, pourtant assez musclée [Geforce 8800GTX armée de 768Mo de RAM] n’était manifestement pas suffisamment « haut de gamme » pour autoriser la validation de cette option. Une exclusivité VRAIMENT très exclusive donc… Autre nouveauté, la possibilité d’enregistrer de courtes séances vidéo [en moyenne, les quarante dernières secondes de jeu], de les retoucher sommairement via l’éditeur intégré et des les poster ensuite sur le Rockstar Social Club. Si l’éditeur de vidéo de GTA IV n’a évidemment pas la puissance redoutable des solutions professionnelles conçues par Adobe ou U Lead il propose néanmoins les outils que l’on retrouve en standard dans les produits fournis gracieusement avec les caméscopes familiaux. Il est ainsi possible de découper les séquences et de les remonter à notre convenance, de positionner la caméra selon une pléthore de points de vue susceptibles de simuler travelings, panoramas et autres effets cinématographiques, d’apposer sur l’image différents filtres et de laisser ainsi libre court à notre créativité. Evidemment, une fois les travaux préliminaires terminés, les vidéastes exigeants s’empresseront de récupérer le fichier vidéo généré par le petit outil de Rockstar et iront peaufiner leur œuvre au travers d’un logiciel de montage extérieur ; les options offertes par l’éditeur de GTA IV, notamment en termes de montage sonore, sont bien trop limitées pour contenter les joueurs ostensiblement narcissiques qui voudraient tirer la quintessence de leurs exploits… Comme dans San Andreas, la version PC de ce nouveau GTA permet également de fabriquer sa propre station de radio en déplaçant des fichiers musicaux au format MP3 dans le répertoire consacré ! Quoi de plus réjouissant que de conduire une Pontiac GTO toute vaporisée des échauffourées sonores de Ministry ou de Killing Joke ! Quoi de plus euphorisant que de slalomer dans la congestion hagarde des travailleurs rentrant docilement à leur foyer au volant d’une Corvette toute ébouriffée des fulgurantes bourrasques d’AC/DC ou des Revolting Cocks ! Que l’Homme de Paix insensible à pareilles exultations me jette donc la première pierre ! Histoire que je lui catapulte derechef une ogive rutilante au fond de son orbite niaiseuse, à ce prêcheur inconséquent ! L’humanité est fière de sa vilénie ! Qu’elle soit néanmoins bénie ! Comme le dit si justement un personnage du titre : « Guns don’t kill people ! Video games do ! » Definitely Bad Boy ! Oh Yeah !
Portage lamentable, bugs à foison, système de protection éreintant, performances graphiques poussives même sur les machines fortement siliconées, coupes sombres dans les petites mignardises farfelues du gameplay des épisodes précédents, réduction de l’espace ludique, premier degré oppressant de l’intrigue principale, oui, toutes ces récriminations s’appliquent sans doute à ce nouveau GTA, et pourtant le plaisir pervers que l’on prend à jouer les truands sanguinaires dans les entrailles de Liberty City est immense ! L’équilibre entre la maturité glaçante d’un mode solo expurgé de toute dérision et les excentricités hilarantes d’un mode multijoueur varié et percutant est parfait. D'ailleurs l'incroyable frénésie qui emporte les parties en ligne devrait parvenir à convaincre jusqu'aux joueurs habituellement réfractaires à la série... Les scènes de combats à pied sont enfin à la hauteur des courses poursuites en automobile, lesquelles jouissent pleinement d’un moteur physique parfaitement exploité. Les détails savoureux abondent et l’intrigue principale ne représente qu’une infime portion des réjouissances que propose le titre. Cela dit, nous ne saurions trop recommander aux possesseurs de PC d’attendre quelques semaines avant d’acquérir ce quatrième épisode, le temps que Rockstar achève son nécessaire travail de finition. En l’état, il vous faudra un rien de chance pour profiter, comme nous, d’une expérience de jeu sans scories désastreuses ! Et ce jeu mérite infiniment mieux que les justes bordées d’injures que vous pourriez avoir la tentation d’adresser à son éditeur pour sa sortie précipitée ! Quant aux joueurs consoles qui ne s'y sont pas encore essayés, que ceux là aient apprécié ou non les épisodes précédents, ce nouveau GTA, fort de son mode multijoueur franchement décapant, a toutes les chances de ne pas les laisser indifférents...
05 janvier 2009 à 12h14

Par

Points positifs

  • Modélisation Exemplaire de Liberty City
  • Combats à pied enfin jouissifs !
  • Conduite exigeante et jubilatoire !
  • Mode Online délirant et parfaitement codé
  • Logiciel de montage intégré sur PC

Points négatifs

  • Performances irrégulières
  • Portage chaotique et sortie précipitée pour la version PC
  • Réduction drastique de l’espace ludique en Solo !
  • Premier degré de l’intrigue principale réfrigérant !
  • Quelques exclusivités PC assez peu démocratiques
  • Niko Bellic a à peu près autant d'humour que Benoit XVI !
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