Une chose est sûre avec ce premier
Forza sur
Xbox One,
Turn 10 a voulu nous en mettre plein la vue, et cela se voit. Les voitures sont finement modélisées, et les décors sont foutrement beaux. La modélisation des dégâts aussi est franchement bluffante pour qui prend la peine de scruter les détails sur la peinture rayée et la tôle froissée. Mais tout ça n'est rien comparé au souci du détail dont a bénéficié la vue cockpit. Là où
Codemasters a abandonné cette dernière, les équipes de
Turn 10 ont, au contraire, tout donné. Le titre prend en compte non seulement les flares, mais aussi les reflets sur le pare-brise. C'est bien simple, la vue cockpit est d'une beauté orgasmique. Et la cerise sur le gâteau, c'est que cela impacte le gameplay, étant donné que la visibilité du joueur s'en trouve diminuée par moments.
Cependant, ce niveau de qualité visuelle n'est atteint qu'au prix de concessions non-négligeables. Le titre souffre en effet d'un contenu réduit avec seulement 14 circuits, et l'absence toujours plus regrettable de la pluie et de courses nocturnes.
De l'art du pilotage...
En terme de conduite, ce
Forza nouveau ne déçoit pas, bien au contraire. Les sensations qu'il offre aux joueurs sont tout simplement extraordinaires. Nous avons ici un degré de réalisme et d’exigence qui impose de doser ses freinages et accélérations au millimètre si on veut s'en sortir. Les voitures ont semble-t il été légèrement alourdies, nous permettant de mieux ressentir la répartition de leur poids et le transfert de masse. De même, la différence d'adhérence entre les différentes surfaces se fait très nettement sentir. Cela se remarque surtout sur le circuit de Prague, qui propose des sections sur bitume, pavés ou encore rails de tramway. La conduite frôle la perfection, tout simplement.
… De l'intelligence artificielle...
Avec ce nouveau volet,
Turn 10 introduit un nouveau type d'intelligence artificielle : le drivatar. Pour rappel, il s'agit d'un clone numérique qui analyse votre façon de piloter pour la reproduire dans les parties d'autres joueurs, et cela dans le but d'obtenir une IA plus humaine. Et en un sens, ça marche. Les pilotes adverses ne se contentent pas de se suivre en file indienne et sont agressifs entre eux. Mais les drivatars posent également un autre problème, le fait d'avoir un comportement pas franchement cohérent. Nous avons pu voir quelques aberrations, comme un pilote se déporter à côté de la piste en pleine ligne droite, ou freiner dans des courbes qui se négocient à pleine vitesse, sans aucune raison. Et si en augmentant la difficulté drivatar, ces comportements se font plus rares, il reste encore un gros problème : ils n'ont aucune conscience de notre présence sur la piste. Du coup, ils nous rentrent souvent dedans. Cela devient particulièrement irritant pendant les courses les plus tendues, qui demandent la plus grande précision.

… Et de la drague persistante de crémières.
Mais le plus gros soucis de
Forza 5, c'est sans conteste les transactions in-game, totalement abusées. Ces dernières sont de deux types. Tout d'abord, il y a les accélérateurs, qui permettent de profiter d'un boost d'expérience limité dans le temps. Ce faisant, le joueur gagnera plus vite des niveau de pilote et d'affinité, ce qui lui permettra d'accélérer légèrement les rentrées de crédit liées à ces deux paramètres durant ce laps de temps. Si vous souhaitez en bénéficier, cela vous coûtera environ un euro de l'heure.

Les autres transactions vous permettent d'acheter vos voitures avec de l'argent réel, plutôt qu'avec des crédits. Oui, le jeu vous propose de payer pour avoir accès à du contenu que vous avez déjà acheté. Et le pire, c'est qu'il compte vous faire payer le prix fort. La formule un, par exemple, vous coûtera 100 000 jetons, soit, tenez vous bien, pas loin de 50 euros. Mais bien sûr, pour « bénéficier » de ce tarif, il vous faudra débourser 100€ (ah non, 99€99, au temps pour moi), pour vous procurer un pack de 200 000 jetons. Et nous tenons à vous rassurer, c'est pareil pour les véhicules achetés en DLC. Si cette pratique est franchement douteuse, voir carrément minable, on est droit de se demander, à ce niveau-là, si c'est bien légal, ou si
Microsoft et
Turn 10 profitent d'un vide juridique. C'est un système économique digne d'un free-to-play qui a été mis en place. À tel point que le développeur et l'éditeur donnent l'impression de vouloir le beurre, l'argent du beurre, le cul de la crémière et le sourire du crémier.
Vous me rétorquerez qu'on n'est pas obligés de passer par là. Et vous aurez tout à fait raison. Seulement le mode carrière a été lui aussi pensé comme un free-to-play, avec sa progression outrageusement lente, faite pour pousser les joueurs à l'achat. En effet, le différentes courses auxquelles vous participerez vous feront gagner autour de 10 000 Cr. Pour pouvoir vous offrir la formule un, qui coûte 6 000 000 Cr, il faudra donc participer à environ 600 courses, soit jouer 50h sans dépenser une thune, avec les mêmes véhicules, sur 14 circuits. Cela devient vite très rébarbatif.